L’armée norvégienne présente de graves failles dans ses systèmes numériques qui pourraient limiter ses capacités en cas d’attaque, fustige un rapport publié mardi, en plein déploiement de soldats autour des installations pétrogazières du pays.
Après avoir examiné les systèmes d’information et de communication de l’armée, Riksrevisjonen, l’équivalent norvégien de la Cour des comptes, a jugé “extrêmement grave” –le niveau de critiques le plus élevé, rarement employé– que des failles y aient été relevées.
Dans un rapport public purgé des éléments confidentiels, l’institution a pointé les “vulnérabilités dans la sécurité des systèmes d’information”, les difficultés des différents systèmes à échanger entre eux et la gestion défaillante du ministère de la Défense.
“Cela signifie qu’il peut être plus difficile pour la défense de gérer une attaque contre des cibles norvégiennes”, a souligné le chef de Riksrevisjonen, Karl Erik Schjøtt-Pedersen, lors d’une présentation.
Le ministre de la Défense, Bjørn Arild Gram, a dit accueillir les conclusions du rapport “extrêmement sérieusement”.
Ces conclusions surviennent alors que l’armée a été appelée en renfort pour accroître la sécurité des installations pétrogazières norvégiennes après des observations de mystérieux drones à proximité de plateformes en mer et le sabotage présumé des gazoducs Nordstream 1 et 2 en mer Baltique voisine.
La Norvège est devenue le principal fournisseur de gaz vers l’Europe depuis la réduction des livraisons russes dans le sillage de la guerre en Ukraine.
Lundi, des éléments de la garde nationale –une réserve de civils ayant reçu une formation militaire– ont commencé à se déployer autour d’infrastructures énergétiques critiques, telles que des unités de traitement du gaz, des raffineries et une usine de liquéfaction du gaz.
La Norvège a aussi renforcé la surveillance de ses installations pétrolières en mer avec le déploiement de bateaux militaires, des patrouilles d’avions et l’installation de senseurs de détection des drones.
Elle a également accepté des contributions militaires de trois pays européens, la France, le Royaume-Uni et l’Allemagne, pour renforcer la sécurité dans son secteur maritime.