En Norvège, le député Trygve Slagsvold Vedum a demandé le retour du contrôle norvégien sur son énergie. C’est en temps de campagne électorale que le candidat au poste de premier ministre a déclaré « la Norvège a donné trop d’autorité à l’Union européenne (UE) ». Un pouvoir que la Norvège devrait reprendre d’après le candidat, et qui au vu des sondages, pourrait voir le jour.
En Norvège, le gazLe gaz et l’énergie : des secteurs clé du pays
Malgré son refus d’intégrer l’UE à deux reprises, la Norvège et l’UE entretiennent une relation étroite grâce à divers accords. La Norvège, pays essentiellement exportateur, est notamment membre de l’Espace économique européen (EEE). Ce qui l’étend au marché intérieur.
Dans le cadre du paquet énergétique, l’UE s’appuie d’autant plus sur la production norvégienne pour atteindre ses objectifs. C’est ce point en particulier qui dérange certains élus norvégiens comme Trygve Slagsvold Vedum, député et leader du Senterpartiet.
Un secteur clé pour le pays
Aujourd’hui le Senterpartiet craint en effet que le nouvel agencement améliorant la coopération entre les régulateurs nationaux mis en place par l’UE affecte la Norvège.
Le parti craint notamment une augmentation des lignes électriques vers l’Europe. Ce qui conduirait à une augmentation locale du prix de l’électricité. Cela contredirait entre autres la promesse du parti d’assurer la prospérité pour les populations rurales qui seraient fortement impactées par ce changement.
Conserver un prix de l’électricité acceptable
Les secteurs du gaz et de l’énergie sont des secteurs clés pour la Norvège dont l’exploitation alimente le Goverment Pension Fund Global (GPFG). Pour Vedum, en récupérer la mainmise représente un “ gros combat”. Les prix de l’électricité norvégienne étant un avantage compétitif pour l’industrie.
Vers une détérioration des relations avec l’Europe ?
En pleine période électorale, la Norvège voit la montée de Vedum dont le parti détient environ 16% des voix d’après les sondages. Ce parti agraire suit de près le parti travailliste qui domine les sondages avec environ 23% des voix. L’élection du nouveau premier ministre mettrait ainsi fin à sept ans de conservatisme. Cela pourrait également amener à une remontée de l’euroscepticisme dans le pays.
Une élection qui pourrait changer les relations avec l’UE
Dès 2019, le Senterpartiet s’est opposé à la décision norvégienne d’adopter le 3ème paquet énergie de l’UE. Celui-ci prévoit une libéralisation des marchés en négociant avec les fournisseurs le contrôle des oléoducs et réseaux de distribution. Cela conduirait à la création d’une Agence de coopération des régulateurs de l’énergie (ACER), comme le modèle de Ljubljana.
Une potentielle séparation de l’Europe ?
Peut-on s’inquiéter d’un éventuel « Brexit » norvégien ? En réalité, récupérer la mainmise sur son énergie ne ferait que partie d’un processus d’amélioration des accords préexistants. Longtemps opposé à l’EEE et à l’association européenne de libre-échange, Vedum a promis de modérer ses positions. L’idée étant que la Norvège négocie d’elle-même pour aboutir à des changements.