La Norvège, désormais plus gros fournisseur de gaz naturel de l’Europe, ne proposera pas de nouveaux permis de prospection pétrolière dans des zones vierges ou peu explorées avant 2025 en vertu d’un compromis politique.
Dans le cadre de négociations visant à faire adopter son projet de budget 2023, le gouvernement minoritaire de centre-gauche a accepté une demande de la Gauche socialiste (SV), un petit parti qui fait figure de force d’appoint et qui a fait de l’urgence climatique un de ses chevaux de bataille.
Le compromis prévoit de ne pas organiser de cycle de concessions dit “ordinaire” d’ici à la fin de l’actuelle législature, à savoir 2025.
Ce mécanisme permet depuis 1965 aux compagnies pétrolières de se porter candidates à la prospection dans des zones jusqu’alors peu ou pas explorées du plateau continental norvégien.
La mer du Nord ayant été abondamment prospectée, la mesure concerne aujourd’hui principalement les eaux de la mer de Barents dans l’Arctique, susceptible de receler les plus grosses réserves d’hydrocarbures restant à découvrir dans le pays.
“SV avait cela à coeur, ils ont eu gain de cause”, a déclaré le Premier ministre Jonas Gahr Støre lors d’une conférence de presse.
L’accord n’exclut pas en revanche l’attribution de licences pétrolières dans les zones dites matures.
Si les chances d’y découvrir de gros gisements sont plus minces, ces zones déjà largement exploitées restent attractives pour l’industrie pétrolière car le développement de nouvelles ressources éventuelles y est plus facile et moins onéreux à partir des installations existantes.
Aucun cycle de concessions ordinaire n’a non plus eu lieu cette année du fait d’un autre compromis conclu l’an dernier entre le gouvernement et la gauche socialiste dans le cadre des précédentes tractations budgétaires.