Selon les principales données macroéconomiques publiées juste avant la présentation du projet de budget 2023, le Produit intérieur brut (PIB) dit “continental” (hors hydrocarbures et transport maritime) devrait progresser de 1,7% l’an prochain après 2,9% cette année. C’est sensiblement moins que la prévision de 2,3% pour 2023 contenue dans la loi de Finances rectificative 2022 présentée en mai.
Malgré ce ralentissement attendu, l’économie norvégienne reste vigoureuse avec un taux d’activité élevé et un chômage au plus bas (1,7% attendu cette année) et le gouvernement prévoit de moins puiser dans sa manne pétrolière qu’il n’y est autorisé.
Il propose de ponctionner l’an prochain 316,8 milliards de couronnes (environ 30 milliards d’euros) dans son fonds souverain, soit 2,5% de la valeur de celui-ci.
Principal exportateur d’hydrocarbures d’Europe de l’Ouest, la Norvège place traditionnellement l’intégralité de ses revenus pétro-gaziers publics dans cet énorme bas de laine, connu sous le nom de “fonds pétrolier”.
Pour équilibrer un budget qui serait autrement déficitaire, le gouvernement est autorisé à y puiser chaque année jusqu’à 3%, soit le rendement estimé du fonds qui est investi en actions, obligations et dans l’immobilier.
Cette année, les ponctions devraient représenter 2,6%. Jeudi matin, le fonds pétrolier pesait plus de 12.200 milliards de couronnes (environ 1.175 milliards d’euros).
Avec ce qu’il présente comme un resserrement budgétaire, le gouvernement de centre gauche entend brider l’inflation qui devrait, selon lui, retomber à 2,8% l’an prochain après 4,8% cette année, hors prix de l’énergie et variations fiscales.
Face aux poussées inflationnistes, la Banque de Norvège a de son côté déjà vigoureusement relevé son taux directeur, passé de 0% en septembre 2021 à 2,25% aujourd’hui.
Le gouvernement étant minoritaire au Parlement, il aura besoin de l’appui d’autres formations pour faire adopter son projet de budget, qui est donc susceptible d’être amendé.