Les approvisionnements norvégiens vers l’Europe continentale et le Royaume-Uni ont atteint 9,49 mmc en mai. Ainsi, pour le quatrième mois consécutif, le volume des exportations est supérieur à la moyenne des 5 dernières années. Par ailleurs, le volume total exporté en mai est plus élevé qu’en avril avec une augmentation de 0,13 mmc.
Bien que 306 millions de mètres cube de gaz s’exportaient vers l’Europe en mai, ce chiffre reste inférieur à celui de décembre 2021. À cette date, le volume des exportations de la Norvège vers l’Europe a atteint 334 millions de mètres cubes par jour, un record sur les 5 dernières années. Deux causes étaient à l’origine de ces chiffres : des contraintes liées à l’offre russe dans un contexte de tensions avec l’Ukraine et des déviations de gaz de réinjection pour soutenir les exportations.
Des stratégies d’entreprises à l’origine du maintien de l’offre norvégienne à des niveaux élevés
Le maintien de l’offre norvégienne depuis le mois de décembre 2021 est en partie le résultat de la politique de certaines entreprises. Equinor et d’autres entreprises ont décidé de continuer de dévier les gaz de réinjection. Pour BP, qui a choisi d’arrêter l’injection de gaz dans deux parties du champ de Skarv, cette politique permettrait d’augmenter les exportations de ce champ de 20%.
Du côté d’Equinor, l’ensemble des mesures prises permettrait d’augmenter les exportations de gaz en Europe de 5 mmc. Après accord du ministère de l’énergie, l’entreprise a décidé d’augmenter sa production dans les champs de Heidrun, Oseberg et Troll. Par ailleurs, la reprise de la production de GNL à la centrale d’Hammerfest après sa fermeture fin 2020 va également soutenir la production de gaz en Norvège.
Des impacts tout de même négatifs sur l’offre
Les niveaux de l’offre norvégienne se maintiennent à des niveaux très élevés malgré des impacts négatifs sur l’offre. Une maintenance non planifiée a provoqué une diminution de l’offre notamment sur le champ de Troll dont la production a été diminuée de près de 17 millions de mètres cube par jour à la fin du mois. Du travail non planifié à également réduit la capacité aux centrales de Karsto et Kollsnes, mais aussi au champ de Kvitebjorn.
Une répartition inégale des exportations de la Norvège
Ces exportations norvégiennes se répartissent inégalement au sein de l’Europe. Au Royaume-Uni, l’UK NBP a continué à échanger à des niveaux inférieurs à ceux du continent. Ces niveaux sont la conséquence d’importantes importations de GNL et d’une demande faible pour le gaz. Ainsi, les exportations vers le Royaume-Uni ont diminué de 2 mmc à 1,9 mmc au cours du mois de mai. Elles atteignent un niveau bien inférieur aux 3,15 mmc du mois de décembre 2021.
Les livraisons norvégiennes vers l’Allemagne ont également diminué. En cause, l’augmentation des livraisons vers les Pays-Bas où le prix du gaz est très attractif pour les producteurs. Le prix du TTF du mois suivant est en moyenne de 92,08 euros par MWh en mai. En Allemagne, les exportations restent tout de même supérieures à 3 mmc. Grâce notamment aux faibles importations de GNL et d’une diminution de l’offre provenant de Russie.