En Norvège, les élections législatives qui se tiendront les 12 et 13 septembre prochain dépendront des programmes climatiques. Les sondages affirment en effet un fort intérêt des électeurs pour les problématiques liées au climat.
En Norvège, les lecteurs guidés par le climat
Le premier pays producteur de pétrole d’Europe occidentale subira potentiellement un changement politique. En vue des élections législatives qui auront lieu prochainement les différents partis politiques s’affronter sur la question du pétrole.
La coalition conservatrice actuellement au pouvoir se voit concurrencée par le parti travailliste, la gauche socialiste et les Verts. Or, dans les trois camps, les opinions divergent.
Le parti Vert sonne le glas du pétrole en 2035
Les Verts, parti le plus tranché sur la question du pétrole, souhaite mettre un terme à l’exploration et à la production du pétrole d’ici à 2035. Des « fantasmes », qualifiés de « préoccupants », selon un syndicat des travailleurs du pétrole.
Depuis la publication du rapport du GIEC, le parti a enregistré une augmentation de 25% de ses membres. Ce sont notamment des électeurs jeunes et urbains qui soutiennent cette cause, une tendance globale en Europe. La Gauche socialiste, qui priorise aussi la lutte contre le changement climatique, a également vu sa popularité monter dans les sondages.
Si ces partis pro-environnement obtiennent des scores satisfaisants, des restrictions plus strictes pourraient être adressées aux compagnies pétrolières. Par exemple, le gouvernement pourrait limiter les endroits ouverts à l’exploitation pétrolière.
Les travaillistes, entre énergies fossiles et renouvelables
Les deux principaux partis norvégiens sont les travaillistes et les conservateurs. Alors que ces derniers sont en passe de perdre leur majorité, le parti travailliste pourrait prendre l’avantage. Soutenant la poursuite de l’exploration pétrolière, en parallèle du développement des énergies renouvelables.
Le but des travaillistes : utiliser les connaissances de l’industrie pour créer des emplois verts et opérer une transition énergétique à leur manière. La cheffe-adjointe du parti travailliste, Hadia Tajik, souhaite avant tout préserver les emplois, en discutant des changements avec le secteur directement. Les citoyens liés à l’industrie pétrolière, apportent donc leur soutien au parti travailliste, dont la nuance leur convient.
Le parti soutenait le plan du gouvernement en place qui pariait sur l’hydrogène et l’éolien offshore pour la transition énergétique de la Norvège. Tout en laissant les entreprises pétrolières et gazières poursuivre l’extraction jusqu’en 2050 et au-delà. Ce, pour éviter que la situation profite à d’autres producteurs de pétrole, comme la Russie et l’Arabie Saoudite.
Soutien à l’éolien offshore
Face à la pression des groupes environnementaux nationaux et internationaux, la Norvège se doit de contrôler ses émissions de carbone. De fait, le pays a ouvert des zones offshore aux parcs éoliens. Et prévoit de lancer les premiers appels d’offres l’année prochaine.
Pour les habitants de Stavanger – capitale pétrolière siège d’Equinor – la question climatique est une évidence. Les projets d’énergies renouvelables se développent, même par des sociétés pétrolières. L’opérateur de ports d’approvisionnement de plates-formes pétrolières et gazières offshore NorSea, cherche notamment à développer le plus grand site au monde pour construire des fondations pour des éoliennes offshore flottantes.
Le pétrole : cœur de l’économie norvégienne
Le défi est de taille pour les partis souhaitant l’arrêt du pétrole, puisque le secteur représente 42% des exportations nationales. Aussi, il emploie environ 160.000 personnes. Mais l’urgence est là et le rapport du GIEC a rappelé la dangerosité d’un manque d’action.
En 2020, la Norvège a émis environ 13,3 millions de tonnes d’équivalent dioxyde de carbone à partir de la production de combustibles fossiles. Tandis que les émissions de son pétrole et de son gaz utilisés à l’étranger, 30 fois plus élevées, font grimper les chiffres à plus de 400 millions de tonnes.
Actuellement, l’industrie continue de pomper le pétrole, les sociétés pétrolières prévoyant d’approuver une cinquantaine de nouveaux projets en 2021 et 2022. Soit un investissement de quelques 43 milliards de dollars.