Une nouvelle société, Trondheimsleia Kjernekraft AS, a été créée par les municipalités d’Aure et Heim, l’énergéticien local NEAS et Norsk Kjernekraft afin de développer un projet de centrale nucléaire fondée sur plusieurs petits réacteurs modulaires (Small Modular Reactors – SMR). Ce projet s’inscrit dans la perspective de renforcer la production électrique régionale tout en assurant un développement économique durable.
Le site pressenti pour la construction de la centrale est situé dans le parc industriel de Taftøy, à la frontière entre Aure et Heim, dans le comté de Trøndelag. Selon le plan préliminaire soumis par Norsk Kjernekraft au ministère norvégien de l’Énergie en novembre 2023, la capacité totale pourrait atteindre 1500 MWe si l’ensemble du projet est réalisé.
Un partenariat local pour un projet de longue durée
Les maires d’Aure et Heim, Marit Liabø Sandvik et Henning Torset, ont salué dans une déclaration conjointe la création de l’entreprise, soulignant que « le nucléaire peut répondre à la demande croissante en électricité sans compromettre les emplois locaux ». Ils ont affirmé que l’acceptation du projet par la population locale était positive et que les efforts se poursuivraient pour maintenir cette dynamique.
Jonny Hesthammer, directeur général de Norsk Kjernekraft, a indiqué que « le dialogue avec les résidents, les entreprises et les responsables politiques a été très constructif ». Il a ajouté que la participation des municipalités à la propriété de la centrale garantirait la transparence et l’appropriation publique du projet, qui pourrait fonctionner pendant près d’un siècle.
Un projet soutenu par l’industrie régionale
Knut Hansen, directeur général de NEAS, a souligné que la région de Møre og Romsdal, fortement industrialisée, avait un besoin critique de nouvelle production électrique. Selon lui, la centrale SMR répondrait à ces besoins pour longtemps et favoriserait l’expansion industrielle régionale.
Le gouvernement norvégien a chargé plusieurs agences d’élaborer un programme d’Évaluation d’Impact Environnemental pour ce projet, avec des recommandations attendues avant septembre. Norsk Kjernekraft prévoit, si les étapes administratives sont franchies comme prévu, de commencer les investigations dès cette année.
Perspectives pour le nucléaire en Norvège
Si le projet d’Aure et Heim aboutit, il représenterait près de 10% de la production électrique norvégienne actuelle et l’équivalent de l’ensemble de la capacité éolienne développée dans le pays. Norsk Kjernekraft ambitionne de construire, posséder et exploiter plusieurs centrales SMR en Norvège, en partenariat avec des industries électro-intensives et des investisseurs solides.
Outre Aure et Heim, Norsk Kjernekraft a identifié Vardø, Øygarden et Halden comme d’autres sites potentiels pour de futures installations nucléaires. Le comité mandaté par le gouvernement pour examiner l’avenir du nucléaire en Norvège doit remettre son rapport d’évaluation d’ici au 1 avril 2026.