North Sea Link, le chantier du plus long câble électrique sous-marin au monde vient de prendre fin. Il relie la Norvège et le Royaume-Uni pour faciliter la transmission d’énergie entre les deux pays. L’éolien britannique sera notamment échangé avec de l’hydroélectricité norvégienne.
North Sea Link : Statnett et National Grid à l’oeuvre
Ce mardi 15 juin marque un nouveau tournant dans la transition énergétique. Le projet de câble électrique sous-marin North Sea Link se termine enfin, après un ultime raccordement lundi soir. La construction et l’œuvre de l’opérateur norvégien Statnett et du britannique National Grid.
720 kilomètre de câble pour 2 milliards d’euros
Le câble, d’une longueur record de 720 kilomètres, relie donc l’État scandinave au Royaume-Uni. Plus précisément, il se situe entre les villes de Suldal et de Newcastle. Il détrône ainsi NordLink, un autre câble électrique sous-marin de 623 km reliant l’Allemagne et la Norvège.
Enfin, le projet représente un investissement de 1,5 à 2 milliards d’euros, pour une puissance de 1,4 GW. Il va notamment permettre d’assurer la sécurité d’approvisionnement en électricité des deux pays.
Un échange d’énergie plus simple et efficace
Mais en quoi le câble va t-il contribuer à faciliter les échanges d’énergie ? Thor Anders Nummedal, directeur du projet chez Statnett, résume bien les avantages de North Sea Link. Il déclare :
« Quand cela souffle fort en Angleterre, la production éolienne est élevée. On pourra donc acheter de l’électricité bon marché auprès des Britanniques en Norvège. Quand il y aura peu de vent et un besoin accru d’électricité en Angleterre, ils pourront acheter à leur tour de l’hydroélectricité chez nous. »
Energie éolienne et hydroélectricité
Ainsi, la Norvège plébiscite le Royaume-Uni pour son énergie éolienne. En 2018, il occupait même le 2ème rang européen pour la production d’énergie éolienne, juste derrière l’Allemagne. Le pays est leader dans l’éolien offshore mondial, et sa production éolienne représente plus de 20% de son mix énergétique.
De son côté, la Norvège fournira à son voisin de l’hydroélectricité, produit de la conversion de l’énergie hydraulique en électricité. Le pays en est le 7ème producteur mondial et en utilise une grande part dans son mix énergétique. Deux sources d’énergies renouvelables donc, qui rapprocheront les deux acteurs de leurs objectifs relatifs à l’environnement et au climat.
North Sea Link : Un chantier difficile mais réussi
Norvégiens et britanniques se félicitent de la réussite du projet. A noter que les deux entreprises détiennent chacune 50% de North Sea Link. Nigel Williams, directeur de projet chez National Grid, a commenté en réaction au communiqué de Statnett :
« C’est une coopération importante entre le Royaume-Uni et la Norvège afin de tirer parti de nos ressources d’énergies renouvelables. »
Selon des déclarations conjointes, le chantier a tout de même connu son lot de complications. Parmi les défis techniques, les agents ont dû construit une barge pour faire passer le câble sous un lac norvégien. Enfin, ils ont également été obligés de percer un tunnel profond de 2,300 mètres.
La multiplications des interconnexions sous-marines
Si le projet a pu être correctement mené à bien, c’est grâce à l’expérience des deux pays. La Norvège et le Royaume-Uni sont très actifs dans le développement des interconnexions sous-marines. Ces derniers facilitent le transport et l’acheminement de l’électricité, évitant certains coûts et certaines émissions polluantes.
Le mois dernier, la Norvège inaugurait son câble électrique sous-marin NordLink, le reliant à un autre pays européen : l’Allemagne. Le Royaume-Uni, quant à lui, possède des connexions avec la France, la Belgique, les Pays-Bas ou encore l’Irlande. Il devrait en ajouter une nouvelle avec le Danemark et le câble Viking Link, qui reliera les deux pays fin 2023.
Un projet record…bientôt battu ?
Le projet North Sea Link, imaginé il y a 8 ans, en 2013, voit donc enfin le jour. Le câble électrique sous-marin a su relever les défis pour réaliser une construction sans précédent. Une puissance de 1,4 GW, 720 kilomètres et 2 milliards d’euros d’investissement font de ce projet une innovation mondiale.
Le record de longueur fraîchement battu pourrait aussitôt disparaître avec l’arrivée de Viking Link, long de 765 kilomètres. Les pays repoussent ainsi les limites et utilisent tous les moyens possibles pour développer ces solutions.
Le développement de ces câbles favorisent le développement des EnR, tout en encourageant la transition énergétique. Nul doute que le projet continuera de faire des émules dans les prochaines années.