Le groupe canadien North Atlantic a annoncé être entré en négociations exclusives avec ExxonMobil pour acquérir une participation majoritaire dans les activités industrielles françaises du géant américain. L’accord vise le rachat de 82,89 % du capital d’Esso Société Anonyme Française (SAF) ainsi que la totalité d’ExxonMobil Chemical France SAS (EMCF). Cette opération inclut notamment la raffinerie de Notre-Dame-de-Gravenchon (Seine-Maritime), propriété d’Esso SAF.
Située sur plus de 600 hectares dans l’estuaire de la Seine, la raffinerie de Gravenchon affiche une capacité de traitement de 230 000 barils de pétrole brut par jour. Elle constitue la deuxième plus grande raffinerie de France, derrière celle exploitée par TotalEnergies à Gonfreville l’Orcher. L’installation est un site stratégique pour l’approvisionnement énergétique national et régional.
Objectifs industriels et calendrier de transition
Selon le communiqué de North Atlantic, l’objectif affiché est de « consolider le site de Gravenchon au cœur du secteur de l’énergie et de l’industrie françaises pour les décennies à venir ». L’entreprise indique également vouloir « assurer une transition complète et bien gérée », en préservant les emplois ainsi que les rémunérations et avantages en cours.
L’opération est portée par la société North Atlantic France SAS, récemment constituée pour superviser les actifs hexagonaux. Elle s’inscrit dans un contexte de réorganisation progressive du portefeuille d’ExxonMobil en Europe, qui avait déjà cédé sa raffinerie de Fos-sur-Mer en 2024 à un consortium suisse.
Réactions institutionnelles et perspectives
Le ministre de l’Industrie et de l’Énergie, Marc Ferracci, prévoit de recevoir prochainement les représentants de North Atlantic pour discuter du projet. Le ministère a indiqué que les échanges porteront principalement sur « l’emploi et les investissements de long terme au bénéfice du site et du territoire ». Le développement d’activités liées à la transition énergétique sera également abordé.
ExxonMobil a confirmé son intention de conserver une présence commerciale en France. Tanya Bryja, vice-présidente senior d’ExxonMobil Product Solutions, a déclaré que la marque Esso continuera à être exploitée dans près de 750 stations-service à travers le pays. Elle a précisé que « la France reste un marché important », soulignant la poursuite des ventes de lubrifiants, produits chimiques et autres dérivés pétroliers.
À la Bourse de Paris, l’action Esso reculait de 8,47 % à 139,40 euros à 10h15, tandis que l’indice général enregistrait une hausse modérée de 0,22 %.