NordStream 2 envenime les tensions. L’Allemagne a déclaré que l’Ukraine doit rester un pays de transit du gaz russe malgré ce projet. Son annonce répond aux propos de la Russie qui remettaient en question le rôle ukrainien.
NordStream 2 remet en cause la position ukrainienne
« Pour le gouvernement allemand, il reste essentiel que l’Ukraine reste un pays de transit même après Nord Stream 2 » a annoncé Steffen Seibert, porte-parole du gouvernement fédéral allemand.
L’Allemagne a déclaré que la Russie doit continuer d’exporter son gaz en passant en partie par l’Ukraine. La Russie avait préalablement annoncé que le rôle ukrainien comme pays de transit de son gaz n’était pas assuré. Avec le gazoduc NordStream 2 dans la mer Baltique, la Russie pourrait contourner l’Ukraine pour exporter son gaz.
La Russie, l’Ukraine, l’Allemagne et l’Union Européenne ont signé un traité sur le transit du gaz russe. L’Allemagne espère donc que la Russie respecte ce traité assurant le rôle de l’Ukraine comme pays de transit. Cependant, celui-ci expire en 2024, malgré une possibilité de prolongation.
Un levier crucial pour l’Ukraine
La transition du gaz russe sur son territoire est un enjeu économique majeur pour l’Ukraine. En effet, NordStream 2 pourrait priver l’Ukraine des revenus lucratifs provenant du transit du gaz russe. De plus, le transport de gaz est également un enjeu géopolitique entre ces deux pays en confrontation.
Un projet en cours d’aboutissement malgré de nombreuses contestations
Le gazoduc NordStream 2 est en cours d’achèvement. Il ne reste plus qu’une centaine de kilomètres à construire. Il permettra ainsi à la Russie d’expédier plus de gaz vers l’Europe occidentale, par la mer Baltique.
« Nous espérons que les travaux de construction sur Nord Stream 2 seront terminés d’ici la fin de l’année » a déclaré Alexander Novak, vice-Premier ministre russe.
Même si l’Allemagne apporte officiellement son soutien au projet, les partis d’opposition allemands souhaitent abandonner le gazoduc. Le groupe environnemental Deutsche Umwelthilfe a également demandé la révocation du permis de construction et d’exploitation du site. Pour cela, il invoque les conséquences environnementales du projet.
Les États-Unis, comme de nombreux pays européens, se sont également opposés à ce projet du gazoduc NordStream 2. Ils s’inquiètent notamment de l’influence grandissante du Kremlin sur le marché énergétique européen. Cependant, les États-Unis ont récemment levé les sanctions contre la société en charge de ce projet.