Nordstream 2, le projet de pipeline gazier russe devrait être certifié sans difficulté selon le vice-Premier ministre russe Alexander Novak. Parmi les angles d’attaques, la question des normes domine le débat, notamment en Allemagne.
Nordstream 2 menacé par les sanctions, la Russie sereine
Les tensions entre Washington et le Kremlin pourraient menacer la réalisation du projet, selon Vladimir Chizhov, envoyé russe permanent auprès de l’Union Européenne. Des sanctions ciblées ont été décidées à l’encontre des entreprises impliquées dans la construction du gazoduc Nordstream 2.
Le principal motif de ces sanctions est le risque de dépendance des pays européens envers la Russie. De plus, le gazoduc servirait à contourner l’Ukraine et à relier directement le marché européen au gaz russe. En dépit de ces embuches, les autorités russes ont répété la nécessité du projet pour les européens, en affirmant qu’il irait à son terme.
Nordstream 2 en test, débat autour de la certification
La semaine prochaine, le gazoduc devrait faire l’objet d’essais de fonctionnement. Ces essais détermineront la certification du projet et sa mise en marche. L’obtention de cette certification est un enjeu majeur et peut devenir un enjeu politique. Des groupes de protection allemands militent pour révoquer le permis de construction et d’exploitation du projet.
La critique des écologistes
En effet, outre les critiques d’ordre politique sur l’indépendance énergétique européenne, les écologistes critiquent l’aspect écologique du projet. Ainsi, suite à une décision de justice rendue au mois de mai qui a rehaussé les normes écologiques, le projet ne serait plus conforme. Certains groupes régionaux, dans les îles de la Baltique et de la mer du Nord, craignent que le projet participe indirectement à la montée des eaux. Ces groupes avaient réussi à obtenir que la justice oblige le gouvernement à obtenir de nouveaux standards.
Le projet Nordstream 2 revêt donc un caractère fortement politique. La phase cruciale de certification pourrait donner lieu aux dernières tentatives d’arrêt du projet. De leur côté, les autorités russes et Gazprom affirment être confiants, d’autant que le projet est « construit à plus de 95% » au 31 mars 2021.