Nord Stream, les Hypothèses du Sabotage

Après deux explosions touchant Nord Stream, la thèse du sabotage est privilégiée et les hypothèses se multiplient.

Partager:

Toute l'actualité de l'énergie en continu

Abonnement annuel

8.25£/mois*

*facturé annuellement à 99 £ la première année, puis 149£/an

Accès illimité • Archives incluses • Facture pro

AUTRES ACCES

Abonnement mensuel

Accès illimité • Archives incluses pendant 1 mois

5.2£/mois*
puis 14.90£ les mois suivant

COMPTE GRATUIT​

3 articles offerts par mois

GRATUIT

*Les prix affichés sont entendus HT, TVA variable en fonction de votre localité ou de votre statut professionnel

Depuis 2021 : 35 000 articles • +150 analyses/sem.

La thèse du « sabotage » est hautement privilégiée pour expliquer les fuites spectaculaires des gazoducs Nord Stream, une opération certes complexe mais nullement hors de portée d’une armée compétente. Et elles sont nombreuses dans la zone.

L’hypothèse de défaillances accidentelles simultanées semblait mercredi écartée. Mais la méthode utilisée reste inconnue comme l’auteur présumé, objet de multiples conjectures.

Une zone surveillée

Les trois fuites identifiées depuis lundi se situent en mer Baltique, au large de l’île danoise de Bornholm, entre le sud de la Suède et la Pologne. Une zone hautement surveillée depuis des décennies.

« Dans le passé, l’URSS basait des sous-marins espions avec des capacités spéciales d’ingénierie sur les fonds marins », rappelle l’analyste naval indépendant HI Sutton sur Twitter.

Depuis, les Pays Baltes sont passés du côté de l’Otan. Mais les fuites sont survenues dans les eaux territoriales internationales où chacun peut circuler.

« Aujourd’hui, la marine russe dispose de la plus grande flotte de sous-marins espions dans le monde. Ils sont basés en Arctique. Ils seraient capables de dégrader un pipeline dans la Baltique », assure HI Sutton. Mais il jugeait aussi mardi l’hypothèse « improbable ».

Un sabotage complexe

L’opération nécessite d’intervenir par 70 mètres de fond.

« C’est du lourd. Abîmer deux gazoducs au fond de la mer est un événement important, donc un acteur étatique est probable », note Lion Hirth, professeur à la Hertie School de Berlin, écartant implicitement l’acte terroriste ou crapuleux.

Mais une armée compétente sait le faire. La zone est « parfaitement adaptée à des sous-marins de poche », explique à l’AFP un haut responsable militaire français, évoquant soit l’option de nageurs de combat envoyés pour poser des charges, soit celle de la mine mobile ou du drone sous-marin.

« Le drone part d’un sous-marin qui peut rester à plusieurs miles nautiques du point visé. Il largue son drone-mine, qui navigue à une petite dizaine de nœuds, à proximité du fond », explique-t-il. « La cible est fixe donc ce n’est pas très compliqué ».

En revanche, l’hypothèse de la torpille, utile plutôt pour une cible en mouvement, est selon lui moins plausible.

L’explosion « correspond à plusieurs centaines de kilos équivalent TNT », précise-t-il. L’institut norvégien de sismologie NORSAR, spécialisé dans la détection de tremblements de terre et d’explosions nucléaires, a estimé la deuxième détonation à 700 kilos.

Opération non revendiquée

Les chancelleries pointent du doigt Moscou qui, elle-même, n’exclut « aucune hypothèse » et rappelle que le gaz qui s’échappe des gazoducs lui appartient.

« La mer Baltique est confinée et peu profonde et chaque mouvement ou presque est traqué et observé par les Etats du littoral et leurs navires », relève Julian Pawlak, de l’université Helmut Schmidt de Hambourg. « Navires et sous-marins sont capables d’y déployer des plongeurs de combat en cachette » et autres véhicules sous-marins guidés à distance.

Mais rien n’est impossible pour une armée rompue à l’art des opérations clandestines.

« Ca s’appelle une opération spéciale navale. Ce n’est pas facile mais ça se fait », résume la source militaire française. « Cela ressemble à quelque chose de bien coordonné et bien préparé ».

Il faudra peut-être du temps pour que la vérité émerge de façon crédible. Certains analystes observent à cet égard que le flou profite à beaucoup d’acteurs.

Mais alors qui ?

« Reste à savoir qui a la paternité de l’opération », ajoute cette source militaire. « D’autres pays ont intérêt à ce que le +pipe+ ne puisse plus jamais fonctionner ».

De fait, les adversaires de Nord Stream 2 sont nombreux depuis des années, Etats-Unis en tête. Le 7 février dernier, peu avant l’invasion russe en Ukraine, le président américain Joe Biden avait évoqué la possibilité d’y « mettre fin ».

Interrogé sur la méthode employée pour une infrastructure sous contrôle de son allié allemand, il avait répondu: « je vous le promets, nous serons capables de le faire ». La vidéo circule abondamment depuis 24 heures sur les réseaux sociaux.

Mardi, par ailleurs, Pologne, Norvège et Danemark ont inauguré un gazoduc stratégique qui permettra aux Polonais et Européens d’être moins dépendants des livraisons de Moscou. « L’époque de la domination russe dans le domaine du gaz prend fin », a déclaré le Premier ministre polonais Mateusz Morawiecki lors de son inauguration.

Deux certitudes à ce stade: d’abord, l’événement est lié à la guerre à l’Ukraine. « Le commandement maritime de l’Otan et les navires alliés envisagent et se préparent à des activités hybrides, incluant le sabotage d’infrastructures critiques, en marge de l’objectif principal de la défense collective », assure Julian Pawlak.

Ensuite, cela crée une instabilité supplémentaire sur l’économie européenne. « C’est un violent rappel de la vulnérabilité de notre infrastructure énergétique », estime Lion Hirth.

Lui privilégie la piste russe. « Si c’est vrai, c’est assez inquiétant. À tout le moins, cela signifie que la Russie (…) envoie le signal le plus clair possible qu’elle ne livrera plus de gaz dans un avenir proche ».

Quels qu’ils soient, ceux qui ont attaqué Nord Stream font aussi comprendre qu’ils pourraient frapper d’autres infrastructures énergétiques desservant une Europe assoiffée de gaz et pétrole.

France et Chine préparent un groupe climat pour sécuriser nucléaire et cleantech

Paris et Pékin s’accordent sur la création d’un groupe de travail bilatéral climat, centré sur les technologies nucléaires, les énergies renouvelables et le maritime, dans un contexte de tensions commerciales croissantes entre la Chine et l’Union européenne.

La Turquie vise des parts dans le gaz américain pour renforcer ses exportations vers l’Europe

Ankara prévoit d’investir dans la production de gaz aux États-Unis afin de sécuriser son approvisionnement en GNL et de devenir un fournisseur clé pour le sud de l’Europe, selon le ministre turc de l’Énergie.

Ankara alerte sur la sécurité énergétique après des attaques contre des tankers russes

Trois navires russes visés au large de la Turquie ravivent les inquiétudes d’Ankara quant à la sécurité de l’approvisionnement gazier et pétrolier en mer Noire, ainsi que la vulnérabilité de ses infrastructures sous-marines.
en_11404441227540

La Roumanie place Lukoil sous contrôle temporaire pour éviter une crise énergétique

Bucarest autorise une prise en main exceptionnelle des actifs locaux de Lukoil, afin d’éviter un choc d’approvisionnement tout en respectant les sanctions internationales visant le groupe russe. Trois repreneurs sont déjà en discussions avancées.

L’Union européenne réclame des garde-fous dans l’accord douanier avec les États-Unis

Les gouvernements européens souhaitent intégrer des clauses de sauvegarde et un mécanisme de révision dans l'accord commercial conclu avec Washington afin de limiter les risques d’un afflux de produits américains sur leur marché.

Une frappe de drone neutralise Khor Mor et provoque un effondrement électrique au Kurdistan

Le champ gazier de Khor Mor, opéré par Pearl Petroleum, a été frappé par un drone armé, interrompant la production et provoquant des coupures d’électricité touchant 80 % de la capacité énergétique du Kurdistan irakien.
en_114027271132540

Les Émirats arabes unis lancent un plan énergétique de 1 milliard $ au Yémen

Global South Utilities investit 1 milliard $ dans de nouveaux projets solaires, éoliens et de stockage pour renforcer les capacités énergétiques du Yémen et étendre son influence dans la région.

Le Royaume-Uni et FirstRand mobilisent $150mn pour accélérer la transition énergétique africaine

British International Investment et FirstRand s’allient pour financer la décarbonation des entreprises africaines, à travers une facilité ciblée sur le soutien aux secteurs les plus émetteurs de carbone.

La Hongrie s’engage à soutenir la Serbie après l’arrêt des livraisons de pétrole

Budapest se mobilise pour assurer l’approvisionnement pétrolier serbe, menacé par la suspension des flux via la Croatie après les sanctions américaines contre la raffinerie NIS, détenue majoritairement par la Russie.
en_114026261130540

La Russie intensifie son rapprochement énergétique avec la Chine malgré les sanctions

Moscou affirme vouloir accroître ses exportations de pétrole et de gaz naturel liquéfié vers Pékin, tout en consolidant la coopération bilatérale dans un contexte de restrictions américaines visant les producteurs russes.

La BEI engage 2 Mds€ pour renforcer l’influence énergétique de l’UE en Afrique

La Banque européenne d’investissement mobilise 2 Mds€ de financements garantis par la Commission européenne pour des projets énergétiques en Afrique, avec un objectif stratégique inscrit dans la diplomatie énergétique de l’Union européenne.

Les recettes pétro-gazières russes chutent de 35 %, lestées par les sanctions

La Russie subit une baisse structurelle de ses revenus énergétiques alors que les sanctions renforcées contre Rosneft et Lukoil fragilisent les flux commerciaux et aggravent le déficit budgétaire fédéral.
en_11402411134540

Les États-Unis frappent la logistique pétrolière iranienne et exposent les acteurs asiatiques

Washington impose de nouvelles sanctions ciblant navires, armateurs et intermédiaires en Asie, rendant plus risqué le commerce de pétrole iranien et redéfinissant le périmètre de conformité maritime dans la région.

Washington autorise les flux vers Paks II et insère des intérêts américains dans le nucléaire hongrois

La licence OFAC sur Paks II permet de contourner les sanctions contre Rosatom en échange d’un ancrage technologique américain, reconfigurant l’équilibre d’intérêts entre Moscou, Budapest et Washington.

Les petits États de l’UE renforcent leur influence énergétique en Afrique via Global Gateway

Finlande, Estonie, Hongrie et Tchéquie multiplient les initiatives bilatérales en Afrique pour capter des projets énergétiques et miniers stratégiques dans le cadre du programme européen Global Gateway.
en_1140221143540

Lula défend une sortie des fossiles sans contrainte face aux tensions à la COP30

Le président brésilien plaide pour une transition énergétique volontaire et sans échéance fixe, tout en évitant d’affronter les intérêts des pays producteurs lors des discussions de la COP30 à Belém.

L’Afrique subsaharienne capte 2,3 % des investissements mondiaux en renouvelable en 2024

La région n’a attiré qu’une faible part des capitaux mondiaux dédiés aux énergies renouvelables en 2024, malgré des besoins élevés et des objectifs de développement importants, selon un rapport publié en novembre.

Washington renforce son accord nucléaire avec Séoul et ouvre l’accès à l’enrichissement

Les États-Unis approuvent le développement par la Corée du Sud de capacités civiles d’enrichissement de l’uranium et soutiennent un projet de sous-marins nucléaires, élargissant un partenariat stratégique déjà lié à un accord commercial majeur.
en_1140151126540

Les ministres des Finances de l’UE valident le prêt de réparation adossé aux actifs russes gelés

Les Vingt-Sept s’accordent pour privilégier le mécanisme de prêt basé sur les avoirs russes immobilisés afin de financer l’aide à l’Ukraine, réduisant l’impact budgétaire national tout en garantissant une capacité de financement renforcée.

Le Canada valide une seconde série de projets énergétiques pour 56 milliards $

Le gouvernement canadien engage une nouvelle série de projets évalués à 56 milliards $ pour développer ses corridors énergétiques, accélérer l'exploitation des minéraux critiques et renforcer son infrastructure stratégique.

Toute l'actualité de l'énergie en continu

Abonnement annuel

8.25£/mois*

*facturé annuellement à 99 £ la première année, puis 149£/an

Accès illimité • Archives incluses • Facture pro

Abonnement mensuel​

Accès illimité • Archives incluses pendant 1 mois

5.2£/mois*
puis 14.90£ les mois suivant

*Les prix affichés sont entendus HT, TVA variable en fonction de votre localité ou de votre statut professionnel

Depuis 2021 : 30 000 articles • +150 analyses/sem.