Les gazoducs Nord Stream sous la mer Baltique ne seront pas réparés ou réactivés dans un avenir prévisible, selon des sources proches du projet. Nord Stream 1 et 2, chacun composé de deux conduites, ont été construits par la société russe Gazprom pour pomper 110 milliards de mètres cubes de gaz naturel par an vers l’Allemagne. Trois des conduites ont été rompues par des explosions en septembre, tandis que l’une des conduites du Nord Stream 2 est restée intacte. La montée des tensions entre la Russie et l’Occident à propos de l’invasion de l’Ukraine par la Russie avait déjà paralysé le Nord Stream 1 et empêché son jumeau, critiqué par Washington et Kiev pour avoir accru la dépendance de l’Allemagne vis-à-vis de la Russie, de se mettre en ligne. Bien qu’il soit techniquement possible de réparer les lignes rompues, Moscou ne voit pas de chances que les relations avec l’Occident s’améliorent suffisamment dans un avenir prévisible pour que les pipelines soient nécessaires.
Les options pour les parties prenantes
Les parties prenantes envisagent de conserver les pipelines, très probablement en scellant les extrémités rompues et en mettant un revêtement dans les tuyaux pour empêcher toute corrosion supplémentaire de l’eau de mer. Si le gaz naturel liquéfié (GNL) maritime des États-Unis que l’Europe utilise pour compenser certains de ses approvisionnements russes devenait beaucoup plus cher, l’Europe pourrait à nouveau être prête à acheter davantage à la Russie.
Les enquêtes en cours
Moscou a soutenu, sans apporter de preuves, que l’Occident était derrière les explosions. Les enquêtes menées par le Danemark, l’Allemagne et la Suède ne sont pas encore terminées. Nord Stream 1 était de toute façon inactif depuis fin août, lorsqu’il avait été fermé pour maintenance, mais n’avait jamais redémarré alors que la Russie et l’Occident se disputaient l’entretien d’une turbine de pompage au milieu des sanctions occidentales.
Le gel du projet Nord Stream 2
Le Nord Stream 2 de taille similaire avait été achevé en septembre 2021 alors que les tensions avec la Russie augmentaient et rencontraient des problèmes car les régulateurs allemands refusaient de le certifier. Berlin a ensuite gelé le projet quelques jours avant que Moscou n’envoie ses forces armées en Ukraine le 24 février de l’année dernière. La Pologne a également cessé d’acheter du gaz russe.
En somme, les gazoducs Nord Stream sous la mer Baltique ne seront pas utilisés dans un avenir proche en raison des tensions géopolitiques entre la Russie et l’Occident.