Nord Stream 2 évalué à 9,5 milliards d’euros a été l’objet de commentaires créant des tensions internationales. Les États-Unis ont demandé à l’Allemagne d’arrêter le projet. La Russie a dénoncé une « agression » et un comportement illégal de la part des Américains.
Nord Stream 2 est l’épicentre d’une bataille diplomatique entre Russes et Américains
Un révélateur de la guerre d’influences entre la Russie et les États-Unis en Europe
L’Ambassadrice exécutive américaine à Berlin, Robin Quinville, s’est permis quelques remarques sur le projet de gazoduc Nord Stream 2. Elle demande notamment l’arrêt du projet au gouvernement allemand. Le département d’État de Moscou a réagi en critiquant les demandes des États-Unis. La demande américaine est « une agression politique et une résistance illégale » selon la porte-parole du Ministère, Maria Sakharova. De plus, la construction de Nord Stream 2 a été interrompue il y a un an en raison de sanctions américaines. Aujourd’hui, de nouvelles sanctions menacent à nouveau le projet.
Énergie américaine VS Énergie russe
Les États-Unis s’opposent au projet car, selon eux, la dépendance des Européens au gaz russe est trop importante. Quinville a demandé à l’UE la création d’un moratoire sur l’énergie russe. Elle ajoute que cela permettrait à l’Europe de sortir de l’influence et dépendance russe en matière d’énergie.
« Le moment est venu pour l’Allemagne et l’UE d’imposer un moratoire sur la construction du gazoduc. Ce moratoire enverrait un signal. Celui que l’Europe n’acceptera plus le comportement malveillant continu de la Russie».
La Russie, en revanche, accuse les États-Unis de vouloir mieux vendre leur gaz liquide en Europe.
Sakharova a critiqué ces derniers pour avoir empêché la construction de gazoducs russes sur le territoire européen. Elle a exhorté Washington de respecter les règles internationales.
La tactique russe pour s’imposer énergiquement en Europe
Le gazoduc n’est pas seulement un projet économique, il relève d’un enjeu géopolitique important. Le Kremlin s’en sert pour contourner l’Ukraine et diviser l’Europe sur la question de l’énergie russe. D’autant plus que la Russie souhaite achever le projet elle-même, comme l’avait souligné Vladimir Poutine. Après le retrait des navires spéciaux occidentaux en raison des sanctions américaines, la Russie a décidé d’utiliser ses propres navires. Ils doivent achever la construction du pipeline au plus vite, le permis de construire expirant à la fin de l’année.
Les remarques américaines arrivent au moment où 94% des 1 200 kilomètres de long du pipeline ont été achevés. A terme, 55 milliards de mètres cubes de gaz naturel seront pompés de la Russie vers l’Allemagne chaque année. Il doublerait ainsi, les livraisons russes de gaz naturel à l’Allemagne.