Le Nord Stream 2 est suspendu, tandis que l’opérateur ukrainien GTSOU, partie prenante au projet, souhaite prendre du temps avant de relancer la certification.
Le Nord Stream 2 est suspendu
Le gazoduc Nord Stream 2 entre la Russie à l’Allemagne est au cœur d’âpre négociation. Berlin reproche à l’opérateur Gazprom de ne pas se conformer aux règles européennes de concurrence et de tarification du gaz. À ce titre, le pipeline est resté à l’arrêt malgré la fin des travaux le 10 septembre 2021.
Le 16 novembre 2021, l’Ukrainien GTSOU a rajouté à la polémique en annonçant vouloir prendre le temps de la réflexion. Une déclaration qui annonce implicitement qu’aucune mise en service de Nord Stream 2 n’est à prévoir avant plusieurs mois. Si GTSOU ne ferme pas complètement la porte à une mise en service, les discussions sont clairement dans l’impasse.
L’Ukraine voit le gazoduc d’un mauvais œil
En effet l’Ukraine voit la mise en place de Nord Stream 2 comme une menace sur ses intérêts. Jusqu’à présent, une part importante du gaz russe à destination de l’UE transitait par l’Ukraine. Le détournement de ces volumes par le nouveau pipeline à travers la mer baltique est un coup dur pour l’Ukraine. D’autant plus que le pays est en conflit armé avec la Russie depuis quelques années.
« Nous nous attendons à ce que le processus prenne plusieurs mois […] je peux promettre avec confiance, que le GTSOU défendra résolument les intérêts de l’Ukraine ». Olga Bielkova, directrice des affaires générales de GTSOU
Crainte d’une emprise de Moscou sur la sécurité énergétique européenne
Depuis janvier 2021 les tensions entre Moscou et l’UE sont à leur paroxysme. De nombreux acteurs européens craignent une emprise toujours plus forte de Moscou sur la sécurité énergétique de l’UE. Dans le même temps, Moscou participe, volontairement ou involontairement, à la hausse actuelle des prix de l’énergie en limitant ses exportations de gaz.
Ainsi, Nord Stream 2 est devenu un enjeu géostratégique critique pour l’intégrité du continent européen. La décision de GTSOU va, sans nul doute, prolonger la crise de quelques mois. À moins que les tensions énergétiques actuelles ne poussent l’un des deux camps à un compromis rapide.
Pour l’instant, l’Europe semble être en position de faiblesse, avec des stocks de gaz toujours insuffisant pour sortir de la crise. D’autant que l’hiver s’annonce froid.