Le projet Nord Stream 2 conduit par la Russie reste en attente du feu vert des autorités allemande. Le gazoduc doit doubler les exportations de GNL vers l’Europe, mais les tensions politiques avec la Russie bloquent les autorisations.
Nord Stream 2 : autorisation repoussée
Le régulateur allemand de l’énergie a repoussé la délivrance de son autorisation pour la mise en fonction de Nord Stream2. Les autorités allemandes demandent à l’opérateur des garanties que Gazprom respecte la réglementation européenne. L’UE exige que le propriétaire d’un gazoduc soit différent de ses fournisseurs en gaz. Gazprom avait été exempté de cette règle sur le précédent projet Nord Stream 1.
Une situation qui risque de s’éterniser encore longtemps. La décision de l’agence allemande devant ensuite recevoir l’approbation de la Commission européenne. Un processus long qui peut repousser la certification du pipeline jusqu’au printemps 2022.
Des difficultés politiques ?
Les difficultés autour de la mise en fonction de Nord Stream 2, pourtant déjà installé, sont avant tout politiques. Les États-Unis et de nombreux États européens craignent une emprise de Moscou sur la sécurité énergétique du continent. La chancelière allemande Angela Merkel a exigé que le gazoduc ne soit pas utilisé pour accentuer les pressions sur l’Ukraine.
Depuis 2014, l’Ukraine est en conflit avec Moscou et craint une coupure de ses approvisionnements en gaz. La mise en place de ce gazoduc permettrait au Kremlin de continuer à fournir l’Europe sans passer par l’Ukraine. Une situation qui isolerait dangereusement Kiev de ses alliés européens.
Les changements politiques en Allemagne risquent d’impacter la mise en place de Nord Stream 2. Si le gagnant des élections Olaf Scholz est favorable, l’intégration des verts au pouvoir risque de relancer les débats.
Gazprom s’expose à une amende
Cependant, un avis défavorable de l’Allemagne ou de la Commission Européenne ne peut pas stopper Nord Stream 2. Si Gazprom décide de lancer le gazoduc sans certification l’entreprise s’expose tout au plus à une amende d’un million d’euros. Un cout dérisoire au vu des 9,5 milliards d’euros investis.
Les tensions autour de Nord Stream 2 sont aussi dans un contexte de crise énergétique. L’Europe fait face à des stocks de gaz anormalement bas en partie lié à des exportations de gaz russe en diminution. Les suspicions d’une manipulation volontaire des cours par Moscou ne sont probablement pas étrangères aux discussions autour du gazoduc.