La société Nigerian National Petroleum Company Limited (NNPC), détenue par l’État et principal acteur énergétique du Nigeria, a lancé un appel d’offres pour la cession de participations dans plusieurs de ses actifs pétroliers et gaziers. L’information figure dans un document d’invitation diffusé récemment, auquel ont eu accès des parties intéressées. Aucune indication chiffrée n’a été communiquée sur le montant visé ni sur la taille des parts concernées.
Selon les termes du document, les actifs concernés incluent à la fois des projets détenus en propre par NNPC et d’autres exploités en coentreprise avec des compagnies internationales telles que Shell, Chevron, Eni et TotalEnergies. Le processus de cession s’inscrit dans une stratégie plus large de la société visant à optimiser son portefeuille, dans un contexte de sous-investissement chronique et de déclin progressif de la production.
Un processus d’enchères structuré
Les candidats intéressés ont jusqu’au 10 janvier pour s’enregistrer via une plateforme en ligne. La procédure se poursuivra avec une phase de présélection fondée sur des critères techniques et financiers. Les entreprises qualifiées auront ensuite accès à une salle de données virtuelle sécurisée pour procéder à l’évaluation des dossiers.
La suite du processus prévoit l’analyse des offres, des négociations bilatérales ainsi que l’obtention des autorisations réglementaires nécessaires. Cette approche vise à garantir un processus concurrentiel et conforme aux normes en vigueur dans le secteur des hydrocarbures.
Réduction ciblée du portefeuille d’actifs
NNPC avait précédemment présenté un projet visant à céder jusqu’à 25 % de ses participations dans certains champs pétroliers et gaziers, à travers des désengagements totaux ou partiels. Cette orientation stratégique avait suscité l’opposition des principaux syndicats du secteur pétrolier, qui craignent une perte de contrôle public sur les ressources nationales.
Le Nigeria fait face depuis plusieurs années à une stagnation de sa production de brut, amplifiée par les départs progressifs de plusieurs majors pétrolières des champs terrestres. En réaction, les autorités et NNPC cherchent à relancer les investissements et à maintenir une production soutenue à travers des champs marginaux repris par des opérateurs locaux ou régionaux.
Réponse au retrait des majors
Le redéploiement des grandes compagnies vers des projets offshore, jugés plus rentables et plus sûrs, a laissé plusieurs actifs terrestres vacants. NNPC espère combler ce vide en attirant de nouveaux capitaux via la restructuration de son portefeuille. Ce repositionnement pourrait également permettre à la compagnie publique de recentrer ses efforts sur des projets jugés stratégiques ou à plus fort rendement.
Le document de l’appel d’offres reste muet sur le nombre d’actifs concernés, mais la fenêtre de dépôt des candidatures et les critères de sélection indiquent une volonté d’exécution rapide. La finalisation de ces opérations reste soumise à la capacité du marché à répondre à ces offres, dans un environnement où le capital pour les projets pétroliers est de plus en plus sélectif.