Nile Petroleum Company (Nilepet), l’entreprise publique sud-soudanaise, a officiellement repris les actifs de Petronas, géant pétrolier malaisien, marquant un changement significatif dans l’industrie pétrolière du Soudan du Sud. Cette acquisition fait suite au retrait de Petronas, motivé par des défis opérationnels croissants dans la région, notamment en raison de l’instabilité persistante au Soudan voisin. La reprise de ces actifs stratégiques par Nilepet intervient dans un contexte de baisse continue de la production nationale de pétrole, qui reste le principal moteur économique du pays.
Défis et perspectives
Les actifs repris par Nilepet incluent des participations dans les blocs 3/7, 1/2/4 et 5A, qui, en 2021, ont produit en moyenne 153 200 barils par jour. Ces blocs sont exploités en collaboration avec des partenaires internationaux de premier plan, notamment China National Petroleum Corporation (CNPC), Sinopec, et Oil and Natural Gas Corporation (ONGC). La gestion de ces ressources revêt une importance capitale pour Nilepet, dont l’objectif est non seulement de stabiliser la production actuelle mais aussi de préparer le terrain pour de futurs développements dans un marché global en constante évolution.
La situation est cependant complexe. Le Soudan du Sud fait face à d’importants défis logistiques, notamment l’interruption prolongée d’un des pipelines principaux, utilisé pour exporter le pétrole sud-soudanais via le Soudan. Cet arrêt, combiné aux tensions régionales, pose un risque significatif pour les ambitions de production et d’exportation du pays. Nilepet, sous la direction de Bernard Amour, a exprimé son intention de renforcer ses alliances internationales pour surmonter ces obstacles et maximiser l’efficacité opérationnelle.
Le retrait de Petronas ne fait qu’exacerber les défis auxquels Nilepet est confronté. La production de pétrole, qui atteignait 350 000 barils par jour après l’indépendance du Soudan du Sud en 2011, a diminué de manière alarmante pour atteindre environ 40 000 barils par jour en juillet 2023, selon les dernières données de S&P Global Commodity Insights. L’ambition de Nilepet de tripler cette production d’ici 2030 exige des investissements importants, une modernisation des infrastructures, et une gestion rigoureuse des risques associés à l’instabilité régionale.
Pour Nilepet, cette acquisition représente une opportunité de consolider sa position dans le secteur énergétique tout en répondant aux attentes du marché national et international. L’avenir de l’industrie pétrolière du Soudan du Sud dépendra largement de la capacité de Nilepet à naviguer dans cet environnement complexe, à attirer des investissements étrangers et à sécuriser des partenariats stratégiques. Ces efforts seront essentiels pour maintenir la production et garantir la pérennité des exportations, malgré les nombreux défis logistiques et géopolitiques.