La Banque centrale du Nigeria (CBN) a émis de sérieux doutes sur la capacité du gouvernement à atteindre son objectif ambitieux de produire 2 millions de barils par jour (b/j) d’ici la fin 2024. Cette mise en garde intervient alors que la production a récemment progressé pour atteindre 1,8 million b/j en novembre 2024.
Des inquiétudes sur les infrastructures et la durabilité
Dans son dernier rapport économique, la CBN met en évidence des faiblesses structurelles majeures dans le secteur pétrolier. Parmi les problématiques les plus urgentes figurent le vieillissement des pipelines et la menace persistante du vandalisme, qui continuent de fragiliser la stabilité opérationnelle.
« L’absence de solutions durables pour moderniser les pipelines et réduire les vols de brut compromet la viabilité de cet objectif ambitieux », indique le rapport. Ces inquiétudes sont renforcées par des inefficacités chroniques dans la gestion des ressources et des mesures de sécurité inadéquates.
Les efforts du gouvernement pour relancer le secteur
L’administration du président Bola Tinubu a mis en œuvre diverses réformes pour répondre à ces défis. Ces mesures incluent des incitations fiscales pour les compagnies pétrolières, l’approbation de ventes d’actifs et des appels d’offres pour 31 nouveaux blocs pétroliers et gaziers. Ces initiatives s’inscrivent dans une stratégie plus large visant à revitaliser un secteur clé de l’économie nationale.
Malgré ces efforts, la CBN reste prudente. Le rapport souligne que les défis structurels et systémiques, tels que le manque de transparence dans l’allocation des ressources et les retards dans la modernisation des infrastructures, pourraient entraver les ambitions gouvernementales.
Enjeux régionaux et mondiaux
Les préoccupations de la CBN interviennent à un moment critique pour le Nigeria, membre de l’Organisation des Pays Exportateurs de Pétrole (OPEP+). Les niveaux de production du Nigeria ont constamment été inférieurs à son quota OPEP+ en raison de problèmes opérationnels. Bien que les récents gains soient encourageants, la perspective de dépasser le quota de 1,5 million b/j pourrait créer des tensions au sein du cartel.
Par ailleurs, la vision à long terme du gouvernement visant à porter la production pétrolière à 4 millions b/j d’ici 2030 semble de plus en plus incertaine. Les critiques de la CBN soulignent l’urgence d’aborder les problèmes fondamentaux du secteur pétrolier pour garantir la compétitivité du Nigeria sur la scène énergétique mondiale.
Une révision des priorités est-elle nécessaire ?
Le rapport de la Banque centrale met en lumière la nécessité d’investissements ciblés dans les infrastructures et de mesures de sécurité durables. Son évaluation remet en question la faisabilité des objectifs actuels du gouvernement et appelle à une révision des stratégies pour aligner les ambitions avec les réalités opérationnelles.