Les régulateurs nigérians ont récemment approuvé des accords de cession d’actifs pétroliers par Eni et Equinor. Ces accords permettent à Oando et Chappal Energies, des acteurs locaux, d’acquérir des actifs pétroliers stratégiques, renforçant ainsi la position des entreprises nigérianes dans le secteur énergétique du pays. En effet, Oando prévoit de doubler sa production avec l’acquisition d’Eni.
Le chef de la Nigerian Upstream Petroleum Regulatory Commission, Gbenga Komolafe, a confirmé l’approbation de la vente par la Nigerian Agip Oil Company, filiale d’Eni, à Oando. Cette transaction, initialement annoncée en septembre 2023, avait été retardée en raison des discussions sur le droit de premier refus exercé par la Nigerian National Petroleum Company (NNPC). Avec cette acquisition, Oando est en passe de devenir l’un des plus grands producteurs de pétrole du Nigeria.
Une nouvelle ère pour l’industrie pétrolière nigériane
Komolafe a également annoncé l’approbation de la transaction entre Equinor et Chappal Energies, opérée via le véhicule de projet Odinmim de Chappal. Cette cession inclut notamment la participation de 53,85 % d’Equinor dans le bloc OML 128, comprenant un intérêt de 20,21 % dans le champ pétrolier Agbami, opéré par Chevron.
Les transactions approuvées, qui attendent encore une validation ministérielle finale, représentent un tournant majeur pour le secteur pétrolier nigérian, avec un mouvement croissant de désengagement des compagnies pétrolières internationales au profit des acteurs locaux.
Défis et opportunités pour les entreprises locales
La production pétrolière du Nigeria, actuellement en baisse par rapport à sa capacité de plus de 2 millions de barils par jour (b/j) en raison du vol de pétrole, du sabotage dans le Delta du Niger, du manque d’investissements et de l’exploration lente, devrait bénéficier de ces cessions. En mai, la production du pays était de 1,47 million b/j selon le Platts OPEC Survey de S&P Global Commodity Insights.
Les compagnies pétrolières locales, telles que Seplat, Oando et Chappal, estiment pouvoir augmenter la production nigériane de 200 000 b/j en deux ans, à condition que les approbations gouvernementales soient accélérées. Seplat, notamment, est sur le point d’augmenter sa production à 146 000 barils d’équivalent pétrole par jour (boe/j) suite à l’acquisition des actifs d’ExxonMobil, bien que cette transaction fasse face à des obstacles réglementaires et juridiques.
Perspectives d’avenir
L’approbation des cessions d’actifs par Eni et Equinor est perçue comme un signe positif pour l’industrie pétrolière nigériane. En transférant ces actifs à des entreprises locales, le Nigeria espère stimuler sa production intérieure et améliorer la gestion des ressources. Oando, par exemple, prévoit de doubler sa production actuelle à 50 000 boe/j grâce à l’acquisition des intérêts d’Eni dans les licences onshore OMLs 60, 61, 62 et 63, ainsi que des participations dans le terminal de Brass et les concessions d’exploration onshore.
Cette transition pourrait également entraîner une meilleure gestion des déversements de pétrole et des nettoyages, un point crucial soulevé par les régulateurs. Les entreprises locales, bien que confrontées à des défis significatifs, expriment leur optimisme quant à leur capacité à revitaliser le secteur pétrolier nigérian.
Ces transactions, bien que complexes et longues à finaliser, pourraient marquer le début d’une nouvelle ère pour l’industrie pétrolière nigériane, caractérisée par une plus grande autonomie et une exploitation plus efficace des ressources nationales.