Le groupe public nigérien Timersoi National Uranium Company (TNUC) a signé un protocole de coopération avec Uranium One Group, filiale du conglomérat russe Rosatom, dans l’objectif de relancer l’exploration et l’exploitation de nouveaux gisements d’uranium. Cet accord signé le 9 décembre s’inscrit dans une stratégie plus large de redéfinition des alliances énergétiques du pays, initiée après la rupture avec ses partenaires traditionnels.
Selon les termes de l’accord, les deux entités s’engagent à obtenir les autorisations nécessaires, à mener des campagnes d’exploration géologique sur plusieurs sites prometteurs et, à terme, à ouvrir de nouvelles mines d’uranium sur le territoire nigérien. La société TNUC, créée en septembre 2024 par le Conseil des ministres du Niger, devient ainsi un acteur pivot dans la redéfinition des partenariats stratégiques du pays dans le secteur nucléaire.
Une coopération renforcée avec la Russie
Le secrétaire général de TNUC, Issoufou Tsalhatou, a indiqué que le Niger disposait de plans ambitieux pour le développement de ses ressources minières et cherchait à collaborer avec des partenaires disposant d’une expertise éprouvée dans la gestion de projets miniers. Le président d’Uranium One, Pavel Larionov, a quant à lui souligné le potentiel géologique du Niger, affirmant que le projet s’appuyait sur les technologies avancées du groupe Rosatom.
Ce rapprochement russo-nigérien intervient dans un contexte de rupture avec les anciennes puissances minières présentes dans le pays. Depuis le coup d’État militaire de juillet 2023, les permis de la société française Orano à Imouraren et de la société canadienne GoviEx Uranium à Madaouela ont été révoqués.
Le projet Dasa maintenu malgré les incertitudes
Parallèlement, la société Global Atomic Corporation, basée à Toronto, poursuit le développement du gisement Dasa, un des gisements les plus riches du pays. La direction de l’entreprise a récemment rencontré les autorités nigériennes, dont le ministre des Mines Ousmane Abarchi et le Premier ministre Ali Lamine Zeine. Ce dernier a donné instruction aux services de l’État de faciliter les procédures administratives et d’accélérer la logistique d’importation liée au projet.
Global Atomic tente toujours de finaliser un accord de financement avec une banque de développement américaine. Elle indique que les prochaines étapes de validation sont attendues dans les deux mois à venir. Par ailleurs, une solution alternative est en discussion avec le gouvernement canadien, sous forme d’une prise de participation minoritaire dans la Société des Mines de Dasa (SOMIDA), opérateur du projet détenu à 20 % par l’État nigérien.
Calendrier repoussé pour les premières livraisons
Malgré une cérémonie symbolique de lancement des travaux sur le site de Dasa en novembre 2022, le démarrage de la production a déjà été repoussé à la seconde moitié de 2027. Le président-directeur général de Global Atomic, Stephen Roman, a toutefois reconnu que les premières livraisons d’uranium pourraient être retardées jusqu’en 2028 en raison de difficultés de financement et de logistique.