Le NIF (National Ignition Facility), basé en Californie, a franchi une nouvelle étape dans la quête vers la fusion nucléaire. En utilisant 192 lasers, le laboratoire est parvenu à générer une puissance de 10 quadrillions de watts, soit 70% de ce qu’il faut pour atteindre le seuil d’ignition à partir duquel la fusion s’autoalimente.
Le NIF franchit une étape majeure
Le NIF (National Ignition Facility), qui dépend du Lawrence Livermore National Laboratory (sous la responsabilité du Département de l’Énergie américain) a fait une avancée majeure vers le seuil d’ignition de la fusion nucléaire.
L’équipe scientifique est en effet parvenue à concentrer pas moins de 192 faisceaux lasers de haute précision sur une capsule de béryllium de la taille d’un plomb de chasse. La sphère, contenant un mélange de deutérium et de tritium servant de combustible (des isotopes de l’hydrogène se transformant en hélium après avoir fusionné).
Ils ont ainsi pu générer une puissance de 10 quadrillions de watts (1,3 mégajoules) pendant une durée de 100 trillionième de secondes. Si cela paraît peu, dans le monde scientifique, c’est un pas de géant. En effet, c’est huit fois plus que ce que l’équipe avait réussi à produire au printemps dernier. C’est aussi et surtout un nouveau record se rapprochant à 70% du seuil d’ignition de la fusion nucléaire.
« Avancée historique »
Selon Kim Budil, directeur du Lawrence Livermore National Laboratory :
« Le résultat est une avancée historique dans la recherche sur la fusion [nucléaire] par confinement inertiel […]. Cela témoigne également de l’innovation, l’ingéniosité, l’implication et le courage de cette équipe et des nombreux chercheurs qui ont travaillé dans ce but au cours des décennies. ».
Le confinement inertiel permet d’amener le combustible aux bonnes conditions de température et de pression. Afin d’obtenir une réaction de fusion nucléaire. Une autre méthode est la fusion par confinement magnétique.
Pour https://energynews.pro/wp-content/uploads/2022/07/RENTEL-POWERPLUG-KLOET-061dd11042019-7.jpeg Mason, le directeur du Los Alamos National Lab, au Nouveau-Mexique, la possibilité de tester des combustions thermonucléaires en laboratoire est l’aboutissement de 50 ans de recherches scientifiques et techniques. Il ajoute que cela permettra de réaliser des expériences dans différents domaines de la physique de manière plus rigoureuse. Mais aussi des avancées fondamentales dans les sciences appliquées et l’ingénierie.
La création d’un Soleil artificiel
La fusion nucléaire fait l’objet de toutes les attentions depuis des années, y compris celle du National Ignition Facility.
Pour certains, elle représente l’avenir du nucléaire, voire, l’énergie du futur. Elle ne génère ni gaz à effet de serre, ni déchets radioactifs à long terme. Des avantages non négligeable dans un contexte de dérèglement climatique qui s’aggrave.
En outre, la fusion nucléaire fonctionne sur le même principe que les étoiles. C’est pour cela qu’elle est souvent décrite comme l’équivalent d’un soleil artificiel. En ce sens, une fois chauffé à plusieurs millions de degrés Celsius, les noyaux de deutérium et de tritium fusionnent. La réaction atteint l’état plasma. Elle dégage ainsi jusqu’à sept fois plus d’énergie que lors d’une réaction de fission nucléaire.