L’Iran a promis au Nicaragua de lui fournir du carburant, participer à des recherches de pétrole et étudier la possibilité d’investir dans une raffinerie. Ainsi, l’Iran veut “neutraliser les agressions et les sanctions” américaines et européennes.
Une visite autour du pétrole
“Nous ferons tous nos efforts pour garantir la livraison de carburant au Nicaragua”, a déclaré le ministre iranien du Pétrole, Javad Owji, dont les propos étaient traduits en espagnol lors d’une cérémonie retransmise en direct.
Le Nicaragua s’approvisionne en carburants auprès du Venezuela. Or, son allié actuellement en proie à une crise économique et sociale. De surcroît, l’invasion russe en Ukraine a fait grimper les prix des carburants et les sanctions américaines compliquent certaines de ses transactions.
Durant la visite de la délégation iranienne “ont été abordés des thèmes cruciaux liés au pétrole”, avec des projets “pétrochimiques, pétrolifères ainsi que la construction, l’amélioration et la modernisation de raffineries et le développement de la production dans des champs de pétrole et de gaz”, a expliqué le président nicaraguayen Daniel Ortega.
Accords entre les deux gouvernements
Les deux gouvernements ont signé un accord pour le développement des échanges pétroliers et un contrat pour la fourniture de produits dérivés du pétrole d’un montant non précisé. Selon le ministre iranien, les projets comprennent la possibilité d’investir dans une raffinerie du complexe industriel El Supremo Sueño de Bolívar (Le rêve suprême de Bolivar), initié en 2007 par le gouvernement de M. Ortega avec un investissement du Venezuela. Cependant, celui-ci est resté à mi-chemin en raison des difficultés économiques de ce partenaire.
M. Owi a dit espérer la poursuite de ce projet avec “un investissement partagé entre l’Iran, le Nicaragua et le Venezuela”. Selon le gouvernement nicaraguayen, le complexe compte une installation de stockage et distribution de carburant réalisé avec un investissement de 432 millions de dollars. Ainsi, la deuxième phase prévoit la construction d’une raffinerie qui nécessitera un investissement de plus de 3,6 milliards de dollars.
Le Nicaragua touché par des sanctions
Le responsable iranien a condamné les “agressions” et les sanctions auxquelles fait face M. Ortega de la part de “puissances” comme les Etats-Unis et l’Union européenne. De fait, ces sanctions visent des dizaines de fonctionnaires et de proches du président nicaraguayen en raison d’accusations de corruption et de violations des droits de l’homme.
Washington et l’UE réclament la remise en liberté de plus d’une quarantaine d’opposants dont sept anciens candidats à la présidence, arrêtés avant les élections de novembre 2021 qui a vu M. Ortega décrocher un quatrième mandat consécutif.
“Ensemble, nous pouvons neutraliser les agressions et les sanctions”, a assuré le ministre iranien qui s’était auparavant rendu au Venezuela. Les relations entre le Venezuela et l’Iran sont devenues encore plus étroites après les sanctions imposées par Washington sur leurs exportations de pétrole respectives et sur plusieurs membres du pouvoir des deux pays.