La neutralité carbone et les objectifs climatiques mondiaux actuels pourraient être difficiles à atteindre. La Coalition pour les émissions négatives et le cabinet de conseil McKinsey relèvent ces difficultés dans un rapport.
Neutralité carbone : rythme d’action insuffisant
En 2015, l’Accord de Paris fixe à 1,5 degré Celsius l’objectif de limitation du réchauffement climatique. À l’époque 190 pays avaient signé cet accord et s’étaient engagés à respecter cet objectif. Pourtant, le monde est encore loin d’atteindre les buts fixés par cet accord.
Un rapport de la CNE et de McKinsey
Cette affirmation est émise par un rapport de la Coalition pour les émissions négatives (CNE) et le cabinet de conseil McKinsey. Bank of America et la Confederation of British Industry font notamment partis de la CNE. Cette dernière comprend ainsi plus de 20 entreprises, investisseurs et associations commerciales.
Selon leur rapport commun les projets en cours de développement ne seront pas suffisants pour atteindre les objectifs de Paris. En effet, ils ne permettraient d’éliminer qu’une fraction de la quantité de CO2 de l’air qu’il faudra extraire d’ici à 2025.
Éliminer 1 milliard de tonnes de CO2 d’ici à 2025
Le rapport affirme que le monde doit éliminer 1 milliard de tonnes de CO2 d’ici à 2025. Seul moyen pour respecter ses objectifs climatiques et éviter un dérèglement catastrophique. Par la suite plus d’un milliard de tonnes par an devront être éliminés pour poursuivre cet effort.
Pour les scientifiques de simples promesses de réduction du CO2 ne suffisent plus. Désormais les technologies d’extractions sont nécessaire pour atteindre les objectifs de l’Accord de Paris. Le rapport indique d’ailleurs :
« Si aucune mesure n’est prise pour produire 1 gigatonne (Gt) d’émissions négatives à l’échelle mondiale d’ici 2025. Il sera impossible de maintenir le réchauffement climatique dans les limites de l’objectif de 1,5 °C fixé par l’accord de Paris. »
En outre, les projets en développement et existants sont actuellement insuffisants pour éliminer le CO2 nécessaire. En effet, ils ne sont aujourd’hui capable d’éliminé qu’environ 150 millions de tonnes de CO2 d’ici à 2025. Un chiffre bien loin des besoins actuels.
Développer massivement la capture et le stockage de carbone
Pourtant, les technologies et les projets d’émissions négatives de CO2 sont en pleine expansion. En effet, il existe aujourd’hui la bioénergie avec la technologie de capture et de stockage des émissions de carbone. Mitsubishi Heavy Industries et Drax viennent en ce sens de s’associer pour réaliser le plus grand projet de captage du carbone au monde.
De même, il est possible de capturer et de stocker les émissions de carbone directement dans l’air. Enfin, il existe aussi des solutions climatiques naturelles comme le boisement.
Une technologie encore couteuse
Cette technologie de capture du carbone est encore couteuse, ce qui freine les entreprises. Selon le rapport la mise à l’échelle de la technologie permettrait pourtant de réduire les coûts. Ainsi la tonne de CO2 éliminée d’ici à 2050 aurait un coût moyen de 41 à 138 dollars.
De même la faiblesse des prix sur les émissions de CO2 n’encourage pas le développement de nouveaux projets. Ces initiatives doivent donc être renforcées selon le rapport. Pour cela, les pays pourraient accorder des crédits d’impôt pour chaque tonne de CO2 éliminée.
Pour atteindre leurs objectifs, les pays et les entreprises vont donc devoir accélérer le déploiement des projets de capture du carbone. Pour cela une réduction des coûts de cette technologie est nécessaire.