La neutralité carbone ne peut se faire sans le processus d’absorption océanique du CO2. Or le MIT s’inquiète des calculs liés à ce processus. Le MIT vient en effet de publier une étude démontrant que les prédictions existantes pourraient être faussées de plus de 5 ans.
Neutralité carbone : erreur de 5 ans dans les prédictions
La neutralité carbone passe inévitablement par une part d’absorption du carbone par les océans. À ce sujet, l’Institut de Technologie du Massachussets (MIT) s’inquiète de certaines incertitudes.
Le MIT démontre en effet que le calcul de la force de la pompe biologique contient une marge d’erreur plus grande qu’initialement pensée. Ainsi, les prédictions concernant l’absorption de carbone par cette pompe pourraient être fausses de plus de 15 parts par millions. En comparaison, les émissions de carbone mondiales annuelles représentent 2,5 parts par millions.
Ainsi, cette erreur de marge pourrait causer une inexactitude de cinq ans dans les prédictions climatiques. Et ce, notamment dans les prédictions pour atteindre la neutralité carbone.
De la zone photique vers les fonds marins
Le processus d’absorption par les océans consiste à transporter le carbone de la zone photique dans les fonds marins. Cette « pompe biologique » est capable de détenir le carbone pendant plusieurs siècles.
Et cela joue un rôle major dans la régulation de la concentration atmosphérique de gaz carbonique. Il est crucial de prendre en compte ce facteur lorsque des prévisions climatiques sont effectuées.
Les incertitudes de la pompe biologique
Le MIT reconnait que le processus d’absorption de carbone par les océans est difficilement quantifiable. Le processus consistant à transporter le carbone vers les fonds marins est difficile à calculer. Et ce, notamment, car de nombreuses particules sont absorbées, rendant l’examen d’une particule en particulier compliqué.
Des incertitudes concernant la vitesse de l’absorption de ces particules, ainsi que sur les équations mathématiques associées restent. Ainsi, même si une erreur de calcul est identifiée, elle n’est pas aisément rectifiée et reste sujette à débat.
Avancer l’objectif de réduction des émissions
Le MIT alerte sur le fait que cette erreur pourrait être critique concernant le respect des engagements de l’Accord de Paris. Notamment l’objectif de ne pas dépasser une augmentation des températures de 1,5 degré d’ici à 2040. Pour ne pas dépasser les 1,5 C°, le respect des engagements de coupe des émissions d’ici à 2035 sera donc nécessaire.
Cependant, l’Institut considère que des études complémentaires seront aussi nécessaires pour analyser le processus de pompe biologique. Et ce, notamment pour prendre en compte ce processus lors de la prise d’engagements concernant la neutralité carbone.