La neutralité carbone devrait être atteinte d’ici 2050 selon un rapport de l’Agence Internationale de l’Energie (IEA) proposant une feuille de route. Néanmoins, des critiques s’élèvent en raison des nombreux chalenges de développement que cela induit.
La neutralité carbone en danger
Les avis scientifiques divergents à propos du rapport de l’IEA Net zero by 2050: a roadmap for the global energy sector. Les délais des objectifs établis dans un laps de temps finalement assez court risquent de ne pas être honorés. Et ce, même si la plupart des pays se sont engagés à limiter le réchauffement climatique à 1,5 °C.
« La différence entre la théorie et la pratique nécessite de s’écourter ». « Il sera nécessaire d’effectuer un changement total dans le système énergétique qui soutient nos économies. », déclare l’IEA dans son rapport.
En 2020, nombre de pays se sont encore engagés à atteindre la neutralité carbone de leur économie d’ici à 2050 ou 2060. Ceux-ci représentent 70% des émissions de carbone Cependant, sur le court terme, la tendance des émissions carbone est à la hausse. Bien qu’une baisse ponctuelle s’observe pendant la crise de COVID-19.
L’IEA propose un cheminement faisable et économe
Le rapport de l’IEA présente sa contribution officielle dans la prochaine COP qui se tiendra au Royaume-Uni fin 2021. L’IEA présente ainsi son rapport comme « l’un des chemins à prendre, pas nécessairement le seul ». Cependant, celle-ci croit que cette stratégie est la plus techniquement faisable, économe et la mieux acceptée parmi les sociétés.
« Notre stratégie requiert de lourds investissements, innovation, des agendas politiques compétents et leur mise en œuvre, un déploiement technologique énorme, de la construction d’infrastructure solide, une coopération internationale et des efforts soutenus un peu partout, » commente l’IEA.
Une lente transition énergétique
Les systèmes énergétiques sont caractérisés par beaucoup d’actifs à long terme pour leur production, distribution et consommation. Ce fonctionnement a tendance à avoir une transition très lente comme par exemple avec les moyens actuels de production d’énergie.
Les changements de petite échelle dans les sous-systèmes électriques se sont souvent déroulés sur des décennies. Comme le remplacement des locomotives à vapeur par le diesel ou celui du gaz de ville manufacturé par le gaz naturel. La diéselisation des chemins de fer états-uniens est réalisée en 20 ans (1940-1960). Mais l’élaboration du moteur dure le double (depuis les années 1890).
Les changements à grandes échelles prennent encore plus de temps à s’implanter. Ce sont entre 50 et 100 ans pour que des changements macro soient concrétisés dans les systèmes énergétiques. Comme cela est le cas avec le remplacement des biocarburants conventionnels par le charbon puis le pétrole.
Diminuer la croissance de la consommation électrique
Le plan de l’IEA est très ambitieux, envisageant la vitesse à laquelle le système énergétique changera, mais aussi sa trajectoire. Auparavant, la consommation énergétique augmentait conjointement avec la croissance démographique, l’urbanisation et hausse des salaires dans les PID (pays industrialisés développés).
Entre 1989 et 2019, la consommation globale d’électricité est en hausse à un taux annuel de 1.8%. S’ajoute 0.5% de croissance pour la consommation per capita, alors que les prévisions de l’IEA conseillent une diminution. Selon le rapport, entre 2019 et 2050, la consommation d’électricité globale annuelle ne doit pas augmenter de plus de 0.4% .
Pour faire face à la croissance démographique
La consommation électrique doit alors fortement diminuer pendant que la démographie mondiale augmente de 0.8% annuellement simultanément. La consommation per capita doit baisser de 1.1% par an alors que les salaires augmenteront d’environ 2%.
Il y a alors de vrais enjeux à résoudre pour arriver à atteindre de tels objectifs climatiques « zéro émission carbone ». Pour l’heure, les chiffres montrent une augmentation constante des émissions de carbone et de la consommation d’énergie. Et ce, malgré la baisse de l’intensité carbone et des efforts de réduction consentis par les États, les entreprises et les particuliers.