Wood Mackenzie révèle, dans son dernier rapport sur le scénario 1,5 ° C de la Transition énergétique accélérée (TEA), que le monde doit redoubler d’efforts. En effet, l’objectif de limiter la hausse des températures mondiales nécessite des changements urgents.
L’objectif net zéro rencontre des difficultés importantes
L’année dernière, la forte reprise de la demande et le manque d’investissement dans l’offre ont provoqué une hausse des prix dans tous les secteurs. De plus, la sécurité énergétique et les tensions géopolitiques ont ajouté une incertitude sans précédent aux marchés du monde entier. C’est dans ce contexte que les entreprises et les pays doivent relever le défi de limiter le réchauffement climatique à 1,5° C.
David Brown, responsable des marchés et des transitions pour les Amériques, s’exprime à ce sujet :
« Les prix records des matières premières et les récents changements géopolitiques ont mis en évidence les défis à relever pour naviguer dans la transition énergétique. Le monde est confronté à son plus grand défi à ce jour dans son voyage vers le net zéro. Pour maintenir le cap, les pays les plus exposés aux marchés mondiaux des matières premières doivent redoubler d’efforts pour décarboniser leurs activités grâce à l’électrification et à d’autres technologies émergentes permettant d’atteindre le niveau zéro. Les politiques doivent être orientées vers la croissance des énergies renouvelables et les investissements dans les infrastructures de réseau. »
Ainsi, le chemin vers le net zéro peut sembler insurmontable à l’heure actuelle. En effet, l’économie mondiale est face à une crise de l’énergie sans précédents. Elle est provoquée par une diminution progressive des stocks connus, couplée aux répercussions du conflit en Ukraine.
De plus, certaines technologies allant dans le sens de la transition énergétique sont conditionnées à l’emploi de ressources fossiles.
En dépit de toutes ces difficultés, les possibilités sont infinies pour ceux qui sont prêts à tenter leur chance. Selon les estimations, environ 60 000 milliards de dollars d’investissements sont nécessaires pour atteindre le niveau zéro d’ici à 2050. Cela laisse la porte ouverte à de nombreux investisseurs.
Des solutions envisageables
Afin de parvenir à l’objectif du net zéro d’ici 2050, il existe des alternatives permettant de réduire les émissions de carbone. D’une part, l’électrification devrait dominer, fournissant 48 % de la consommation mondiale d’énergie. Elle serait soutenue par le déploiement rapide de l’énergie éolienne et solaire. Ces énergies devraient représenter plus de 60 % du marché de l’énergie à l’horizon 2050.
Parallèlement, la part des hydrocarbures dans la demande d’énergie doit tomber à 43 % en 2050, contre 89 % aujourd’hui. Ainsi, la demande de charbon et de pétrole diminuera de deux tiers au cours de cette période selon les estimations. Le gaz naturel devrait opposer plus de résistance. Une baisse d’environ 26 % est prévue. Cette baisse se fera au profit de la production d’hydrogène bleu notamment.
Autre point clé, le transport routier. Son électrification est en effet un jalon clé de la transition énergétique. Le parc mondial de véhicules électriques devrait atteindre environ 1,7 milliard de véhicules en 2050.
Les technologies émergentes au cœur de l’énergie du futur
Ainsi, les technologies émergentes seront indispensables à l’objectif net zéro. C’est ce qu’affirme Prakash Sharma, responsable des marchés et des transitions pour la région Asie-Pacifique :
« L’hydrogène à faible teneur en carbone et le CCUS constituent la dernière étape de la réduction des émissions. Dans le cadre de l’AET-1.5, nous prévoyons que le secteur de l’électricité représentera une part importante de la demande d’hydrogène à faible teneur en carbone. La Chine, les États-Unis, l’Inde et l’UE-27 devraient représenter 70 % de la demande mondiale d’hydrogène d’ici 2050. Cela signifie qu’un marché mondial de l’hydrogène de 475 milliards de dollars US émergera. »
Toutefois, pour encourager le développement et l’adoption de technologies, les prix mondiaux du carbone doivent augmenter. La dynamique d’établir un prix mondial pour le carbone devrait ainsi se poursuivre. Elle devrait prendre forme d’ici 2030. Wood Mackenzie prévoit alors que le prix du carbone sera multiplié par 7 d’ici 2050. Certains pays choisiront probablement d’intégrer des compensations internationales ou nationales dans les mécanismes de conformité. Elles leur permettront alors d’accroître leur flexibilité.