Nayara Energy, raffineur indien partiellement détenu par Rosneft, a modifié les conditions de paiement pour la vente d’un chargement de naphta dans un appel d’offres publié ce lundi. Cette révision intervient après la publication, vendredi dernier, du 18e paquet de sanctions de l’Union Européenne (UE), qui inclut désormais Nayara.
Les nouvelles conditions demandent aux acheteurs potentiels de fournir un paiement anticipé ou une lettre de crédit pour un cargaison de naphta d’une capacité de 33 000 à 35 000 tonnes métriques, prévue pour être chargée entre le 14 et le 18 août. Cette décision fait suite à des pressions internationales liées aux sanctions imposées à l’entreprise par l’UE.
L’appel d’offres devrait se clore lundi, avec des offres valables le même jour. En parallèle, Nayara a lancé un autre appel d’offres pour la vente de kérosène, bien que la vente de ce produit reste incertaine, un trader ayant indiqué que l’entreprise souhaitait ajuster les conditions de paiement. Selon cette même source, Nayara n’a pas encore réémis l’appel d’offres pour ce carburant.
Rosneft, principal actionnaire de Nayara avec une participation de 49,13%, a réagi aux sanctions en qualifiant la mesure d’injustifiée et d’illégale. La société russe est elle-même soumise à des restrictions européennes, en raison de ses liens avec le gouvernement de Moscou.
Sanctions européennes et impact sur les opérations
Le dernier paquet de sanctions de l’UE inclut plusieurs mesures visant à restreindre les flux financiers et commerciaux en provenance de Russie, en réponse à l’agression militaire en Ukraine. Ces restrictions ciblent en particulier les entreprises ayant des liens directs avec l’État russe, notamment Rosneft, propriétaire d’une part significative de Nayara Energy.
L’impact de ces sanctions sur le secteur énergétique est considérable, avec un renforcement des contrôles sur les paiements internationaux et les transactions en matière de carburants. Pour Nayara, ces ajustements des conditions de paiement visent à garantir la sécurité des transactions, en raison des incertitudes croissantes sur la liquidité et la stabilité des relations commerciales internationales.
Rosneft et Kesani Enterprises : actions en réponse
Rosneft détient une participation de 49,13% dans Nayara Energy, tandis qu’un consortium dirigé par l’entreprise italienne Mareterra Group et l’investisseur russe United Capital Partners détient également une part similaire. Ces deux entités se sont publiquement opposées aux sanctions de l’UE, affirmant qu’elles entravaient le bon fonctionnement du marché énergétique mondial.
La situation complexe de Nayara et de ses actionnaires souligne les tensions croissantes dans le secteur énergétique mondial, où les sanctions économiques ont des répercussions directes sur les stratégies commerciales et les modalités de transaction. En réponse, plusieurs entreprises, dont Nayara, sont amenées à ajuster leurs stratégies commerciales pour maintenir leurs activités malgré un contexte géopolitique et économique tendu.