Le groupe énergétique Naturgy, principal fournisseur de gaz en Espagne, a vu son résultat net grimper de 37% sur les neuf premiers mois de l’année, grâce à la flambée des prix de l’énergie sur les marchés mondiaux.
Le bénéfice net du géant énergétique a atteint 1,06 milliard d’euros entre janvier et septembre, contre 777 millions sur la même période de 2021, selon les chiffres communiqués vendredi.
Sur le seul troisième trimestre, le bénéfice a atteint 504 millions d’euros, contre 293 millions au 3ème trimestre 2021, grâce à un excédent brut d’exploitation (Ebitda) qui a atteint 1,46 milliard d’euros et même 3,5 milliards d’euros depuis janvier.
Ces résultats s’inscrivent “dans un contexte persistant de forte volatilité sur les marchés énergétiques internationaux”, souligne dans un communiqué Naturgy, anciennement Gas Natural Fenosa.
Le prix du gaz a fortement augmenté ces derniers mois sur les marchés mondiaux, en raison notamment de la guerre en Ukraine, qui a entraîné une forte baisse des achats à la Russie.
Selon Naturgy, les chiffres publiés vendredi intègrent la révision à la hausse des prix d’achat du gaz à l’Algérie, entérinée début octobre lors d’un accord avec le groupe algérien Sonatrach.
Le groupe espagnol – qui gère conjointement avec Sonatrach le gazoduc Medgaz, reliant directement l’Espagne aux champs de gaz algérien – précise par ailleurs, avoir fortement accru ses investissements ces derniers mois.
Naturgy a ainsi consacré depuis janvier 1,12 milliard d’euros au développement de son réseau de distribution et au développement d’une filière de gaz renouvelable. Au total, 14 milliards d’investissements sont prévus d’ici 2025.
Ces résultats surviennent alors que Naturgy fait l’objet de rumeurs de marché, évoquant la possible entrée à son capital de poids lourds européens de l’énergie, comme l’Italien Eni et le Français TotalEnergies.
Interrogée à ce sujet par l’AFP, la ministre espagnole de la Transition écologique Teresa Ribera a assuré le 19 octobre que Madrid surveillerait de près l’impact de toute opération financière de ce type.
“Dans un moment comme celui que nous traversons, les opérations financières concernant un opérateur aussi important pour le marché espagnol du gaz doivent se matérialiser avec une grande prudence”, a-t-elle souligné.
Le groupe avait annoncé début février vouloir se diviser en deux sociétés cotées, pour séparer ses activités régulées de ses activités commerciales. Mais ce projet, baptisé Geminis, a été suspendu en raison de la guerre en Ukraine.