Les actionnaires de Naturgy ont validé mardi le lancement d’une offre publique d’achat (OPA) volontaire portant sur 10 % du capital de la société. Cette opération, initiée par la direction du groupe énergétique espagnol, vise à renforcer la part du capital flottant, c’est-à-dire les actions librement négociables sur le marché boursier. Le prix de rachat a été fixé à 26,5 euros par action.
La décision a été approuvée à une large majorité lors de l’assemblée générale annuelle. Dans son communiqué, Naturgy précise que les principaux actionnaires ont apporté leur soutien à l’opération. Parmi eux figurent Criteria Caixa, principal investisseur institutionnel espagnol, le fonds de pension australien IFM ainsi que la société nationale algérienne Sonatrach, active dans le secteur des hydrocarbures.
Augmenter la liquidité du titre
La direction de Naturgy, anciennement Gas Natural Fenosa, avait annoncé en février son intention de racheter 10 % du capital de l’entreprise afin d’en assurer la revente sur les marchés de manière flexible et sans calendrier précis. L’objectif affiché est d’atteindre un niveau de 15 % de capital flottant, une condition jugée nécessaire pour permettre au groupe de réintégrer les principaux indices boursiers espagnols.
L’augmentation de la liquidité du titre devrait également en accroître l’attractivité auprès des investisseurs institutionnels. Le groupe, présidé par Francisco Reynés, souhaite ainsi améliorer sa position sur les marchés financiers dans un contexte de recomposition de l’actionnariat.
Pressions extérieures et incertitudes stratégiques
Cette annonce intervient alors que Naturgy demeure sous le radar de l’opérateur énergétique émirati Taqa. Ce dernier avait renoncé en juin 2024 à une tentative d’acquisition de 41 % du capital, évoquant des divergences sur la valorisation de l’opération. Toutefois, selon l’agence Bloomberg, le président de Taqa, Mohamed Hassan Alsuwaidi, aurait récemment rencontré un dirigeant de Criteria Caixa en Espagne pour relancer les discussions.
Ces développements témoignent des tensions stratégiques entourant l’avenir de Naturgy, dans un contexte de recomposition capitalistique marquée par les intérêts croissants de fonds souverains et d’acteurs étatiques du secteur de l’énergie.