Natura Resources LLC a signé un accord transactionnel spécifique avec le Département de l’Énergie des États-Unis (Department of Energy – DOE) afin d’initier la procédure d’autorisation de son réacteur modulaire MSR-1. Ce réacteur à sels fondus sera déployé sur le campus de l’Université chrétienne d’Abilene (Abilene Christian University – ACU), au Texas, dans une installation déjà achevée.
Ce partenariat s’inscrit dans le cadre du Reactor Pilot Program, mis en place à la suite du décret exécutif 14301, qui vise à atteindre la criticité d’au moins trois réacteurs autorisés par le DOE avant le 4 juillet 2026. Natura entend devenir l’un des premiers acteurs à concrétiser cet objectif avec un projet physiquement opérationnel, contrairement à d’autres initiatives encore à l’étape conceptuelle ou expérimentale.
Un site opérationnel en attente de mise en service
Le réacteur MSR-1 sera installé dans le Science & Engineering Research Center (SERC) de l’ACU, dont la construction a débuté en mars 2022 pour s’achever en août 2023, soit en 18 mois. Cette installation accueillera l’un des rares réacteurs à combustible liquide du programme, marquant une étape industrielle significative pour la technologie à sels fondus.
Dans le cadre de cette coopération, le DOE s’est engagé sous conditions à fournir l’uranium faiblement enrichi à haute teneur (High-Assay Low-Enriched Uranium – HALEU) destiné au réacteur MSR-1. Cet approvisionnement conditionnel constitue un élément stratégique pour la mise en œuvre du projet dans les délais fixés par le programme fédéral.
Une approche réglementaire parallèle au NRC
Natura a confirmé qu’une fois la mise en service initiale validée par le DOE, la société poursuivra une procédure de licence auprès de la Commission de réglementation nucléaire (U.S. Nuclear Regulatory Commission – NRC), afin d’exploiter le réacteur comme une installation universitaire de recherche. Le recours à l’autorisation DOE dans un premier temps permettrait à l’entreprise d’accélérer le déploiement du MSR-1 tout en respectant les exigences réglementaires nationales.
Le directeur général de Natura Resources, Doug Robison, a indiqué que l’accord avec le DOE permettait d’ »avancer rapidement vers l’exploitation autorisée » du réacteur, en soulignant que l’infrastructure était déjà prête à recevoir le système MSR-1. Il a ajouté que ce partenariat n’excluait pas le rôle du NRC, mais représentait une stratégie complémentaire pour sécuriser le calendrier de développement.
Une trajectoire alignée avec les objectifs fédéraux
Le projet MSR-1 se distingue par sa capacité à conjuguer développement technologique et conformité réglementaire dans un cadre académique. En intégrant le programme pilote fédéral, Natura s’inscrit dans une logique de démonstration concrète visant à relancer l’innovation dans le domaine nucléaire civil aux États-Unis. L’accord signé avec le DOE fournit désormais un cadre légal pour les opérations de mise en service du réacteur.
Selon les déclarations officielles, la collaboration avec le DOE permettrait à l’entreprise d’accélérer la maturation de sa technologie tout en répondant aux exigences de sûreté imposées par les autorités fédérales. La prochaine étape reste conditionnée à l’autorisation finale du DOE pour enclencher la criticité du réacteur avant la date cible fixée au niveau national.