Une étude menée conjointement par NaTran, Réseau de Transport d’Électricité (RTE) et Storengy en collaboration avec la Région Auvergne-Rhône-Alpes confirme l’intérêt stratégique de développer des infrastructures de transport et de stockage d’hydrogène pour optimiser le fonctionnement du système électrique. Ce travail s’inscrit dans la continuité d’une analyse nationale conduite en 2023, qui avait déjà mis en lumière le rôle central de l’hydrogène produit par électrolyse dans la stabilisation du réseau électrique.
Un levier pour la flexibilité du réseau
L’étude démontre que la flexibilité des électrolyseurs peut être valorisée économiquement si elle s’appuie sur des infrastructures mutualisées. Selon les hypothèses retenues, une telle organisation permettrait de réduire jusqu’à 20 % le coût complet de l’hydrogène bas-carbone, équivalant à une économie de 1 EUR/kg. Le recours aux stockages salins est présenté comme un élément clé de cette approche, en raison de leur capacité à garantir la continuité d’approvisionnement.
Le site d’Etrez, dans le département de l’Ain, est identifié comme un actif stratégique. Il abrite le plus grand potentiel français de stockage souterrain d’hydrogène en cavité saline, actuellement exploité par Storengy. Des conversions de cavités pourraient être opérationnelles dès 2030-2032, selon les estimations des porteurs du projet.
Intégration au réseau HY-FEN
La région Auvergne-Rhône-Alpes est également traversée par le futur tracé de l’infrastructure HY-FEN, un réseau de transport d’hydrogène que NaTran développe pour connecter les zones de production, de consommation et de stockage, et assurer le transit vers l’Allemagne et la péninsule ibérique à l’horizon 2030. Ce maillage est conçu pour compléter les efforts de RTE qui renforce localement le réseau électrique afin de préparer l’arrivée de nouveaux sites industriels consommateurs d’énergie.
Les synergies entre l’électrolyse et les réseaux énergétiques, mises en avant dans cette étude, sont appelées à jouer un rôle déterminant dans l’équilibre global du système énergétique. Le Schéma Décennal de Développement du Réseau, piloté par RTE, intègre déjà ces dimensions dans sa planification.
Un enjeu de coordination nationale
Le rapport souligne la nécessité d’une planification coordonnée entre les niveaux national et régional pour éviter des coûts d’infrastructure trop élevés. Sans mutualisation, les projets individuels pourraient voir leur rentabilité compromise. Les auteurs insistent sur l’importance d’une gouvernance collective pour garantir l’efficacité du modèle économique de l’électrolyse.
Les résultats de cette étude alimenteront plusieurs dispositifs stratégiques, notamment la stratégie nationale pour l’hydrogène décarboné publiée en 2025, ainsi que les programmes territoriaux comme les Zones Industrielles Bas Carbone (ZIBaC). Le projet DeClyc, déployé dans la Vallée de la Chimie, fait partie des initiatives ciblées par ces travaux.
NaTran mène actuellement, aux côtés de Teréga, un cycle de concertations avec ses parties prenantes dans le cadre du programme « Perspectives d’avenir ». Les données issues de l’étude régionale seront intégrées à l’actualisation du plan prospectif de développement des infrastructures hydrogène.
