Les Nations Unies, par le biais du GIEC, préparent depuis deux semaines un nouveau rapport d’évaluation, dont les conclusions avertiront sans doute plus sévèrement les dirigeants. Sa publication est très attendue, car la situation climatique se dégrade d’années en années, malgré les COP et les accords.
Les Nations Unies peaufinent le rapport
Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) rend son rapport d’évaluation ce lundi 9 août 2021. Comprenant des représentants gouvernementaux de 195 pays, le GIEC commande des évaluations à des experts et universitaires internationaux. Ainsi, ce sont des milliers d’études publiées depuis 2013 – date du dernier rapport d’évaluation. du GIEC – qui sont prises en compte.
Du 26 juillet au 6 août 2021, scientifiques et politiques se sont réunis de manière virtuelle, pour examiner les conclusions expérimentales. Si des modifications peuvent être suggérées par le GIEC, l’approbation revient au consensus scientifique.
Un rapport qui se voudra alarmant
Or, depuis leur dernier rapport en 2013, les scientifiques estiment que le réchauffement climatique évolue de manière croissante. Il serait nécessaire de réduire de moitié les émissions de gaz à effet de serre (GES) d’ici à 2030. Et d’atteindre la neutralité carbone pour 2050, si l’on veut éviter un réchauffement climatique supérieur à 1,5 °C.
Pour l’heure, les récents évènements météorologiques extrêmes ne présagent rien de bon. Fonte des glaciers, inondations en Chine et en Europe, incendies en Sibérie, aux États-Unis, sur la côte méditerranéenne. Il s’agira dans ce rapport de souligner l’urgence d’intensifier les mesures climatiques.
Cinq trajectoires possibles
Reporté en raison de la pandémie de Covid-19, le rapport du GIEC éclaircira de nombreux points. Comme la marge restante en termes démissions de GES avant que la température n’augmente de plus de 1,5 °C. De plus, il présentera cinq trajectoires d’émissions que le monde pourrait suivre, au lieu des quatre scénarios explicités en 2013.
Cependant, le vice-président du GIEC, Ko Barrett prévient :
« Les scénarios d’émissions n’ont pas pour but de dire : ‘C’est l’avenir : choisissez-en un’. Il n’est simplement pas juste de dire que nous sommes sur une certaine trajectoire. »
L’activité humaine, responsable du réchauffement climatique ?
Depuis 1988, le GIEC a publié cinq rapports évaluant le changement climatique, sans changement radical des politiques environnementales. Alors cette sixième analyse (AR6) pourrait bien adopter un autre ton. En 2013, le rapport indiquait qu’il était « extrêmement probable » que l’industrie humaine soit la cause des dérèglements climatiques, représentant une certitude de 95%.
Également, le rapport transmettra ses estimations sur la hausse des températures de l’atmosphère et dans les océans. Ainsi que ses analyses concernant la cryosphère, la hausse du niveau de la mer, le cycle du carbone ou encore le forçage radiatif. Enfin, il fournira des informations cruciales sur l’avenir et le temps restant avant d’atteindre un seuil catastrophique.
Très attendu, le rapport servira de support pour la COP26
La 26ème conférence des parties signataires de la Convention cadre des Nations-Unies sur les changements climatiques a lieu prochainement. En effet, elle se tiendra du 1er au 12 novembre 2021, et s’appuiera notamment sur le rapport du GIEC. Alors que les discussions préliminaires sont au point mort, le rapport représente l’espoir d’un consensus politique basé sur la science.
Les Nations Unies publieront les analyses en trois temps
Mais ce n’est que le premier volume qui sortira ce lundi, le rapport se divisant en trois parties. Ce n’est qu’en février 2022 que le 2ème volume sur l’adaptation sera publié. Puis le troisième en mars 2022, sur l’atténuation par les mesures de réduction des émissions de GES.
De fait, les parties de la COP26 devront se contenter du premier volume pour s’entendre sur de réels accords internationaux. Alors qu’en octobre 2022, le GIEC rendra son résumé pour les décideurs politiques, une synthèse du vaste travail scientifique. Finalement, ce n’est que le début du sixième avertissement donné par les Nations Unies pour accélérer la lutte contre le réchauffement climatique.