Mukesh Ambani, le PDG de Reliance Industries, vient d’injecter 10 milliards de dollars dans l’industrie des énergies renouvelables. Il déclenche ainsi une guerre d’enchères avec Gautam Adani, le président et fondateur du groupe Adani. La concurrence entre les deux milliardaires indiens fait même baisser les prix du kilowattheure de solaire.
Mukesh Ambani entre dans l’industrie solaire
Le Premier ministre indien, Narendra Modi, souhaite multiplier par quatre la capacité d’énergie verte en Inde. Pour atteindre 450 GW d’ici à 2030. Mukesh Ambani, PDG de Reliance Industries et Gautam Adani, le président fondateur du groupe Adani rivalisent ainsi pour répondre à l’ambition du chef du deuxième État le plus peuplé au monde.
Ambani a hérité de son entreprise familiale et en a fait un véritable empire allant des télécommunications à la vente au détail. De son côté, Adani s’est concentré sur la production, la transmission et la distribution d’électricité. Ainsi que l’exploitation des ports et des aéroports.
La rivalité accélère la production d’énergie solaire
Le mois dernier Mukesh Ambani annonçait la construction de 100 GW d’énergie solaire pour les neuf prochaines années. Il affirmait aussi que sa société investirait 10 milliards de dollars dans l’énergie solaire, le stockage d’énergie, et dans la production d’hydrogène vert. Trois jours plus tard, le groupe Adani annonçait l’ajout de 5 GW chaque année au cours de cette décennie.
La guerre des enchères fait chuter les prix du solaire
Les analystes affirment que l’industrie indienne de l’énergie verte reste suffisamment vaste pour que plusieurs entreprises se développent de manière indépendante. Néanmoins, ces deux empires tentent actuellement de se surpasser. Ils se livrent ainsi une véritable guerre d’enchères pour décrocher les projets énergétiques. Avec cette concurrence, le prix de l’énergie solaire chute, tombant en dessous de 0,0269 dollar par kilowattheure.
Du charbon au renouvelable
Mukesh Ambani et Gautam Adani ont tous les deux construit leurs entreprises sur les combustibles fossiles. En effet, d’un côté, Reliance Industries gère le plus grand complexe de raffinage au monde à Jamnagar dans le Gujarat. De l’autre côté, le groupe Adani représente le plus grand opérateur du secteur privé indien de centrales thermiques au charbon.
Néanmoins, le troisième pays émetteur de gaz à effet de serre, passe petit à petit au vert, faisant chuter l’industrie du charbon. Rishab Shrestha, analyste chez Wood Mackenzie, s’attend à une future baisse de 50% de la part de la production de l’Inde. Selon lui, la production des nouvelles centrales au charbon couterait 25% de plus que celle de l’énergie solaire d’ici à 2030.
Objectif zéro carbone dès 2030 pour Reliance Industries
Mukesh Ambani souhaite que Reliance Industries passe à une production zéro carbone d’ici à 2035. Il s’agit d’un projet très ambitieux, en avance sur l’objectif de 2050 fixé par la plupart des grandes entreprises.
« Reliance deviendra l’acteur des énergies renouvelables le plus crédible du pays au cours des deux prochaines années » selon la banque d’investissement Jefferies.
Les deux compagnies tentent, depuis plusieurs années, d’améliorer leurs compétences en matière d’énergie verte. À l’heure où les investisseurs accorde plus que jamais de l’importance aux critères Environnementaux, Sociaux et de Gouvernance (ESG). En outre, si les deux sociétés atteignent leurs objectifs énergétiques, elles représenteraient un tiers des objectifs de développement du renouvelable de l’Inde d’ici à 2030.