Mozambique : TotalEnergies face au dilemme sécuritaire avant la relance du projet GNL

Les attaques jihadistes au Cabo Delgado ont déplacé 59 000 personnes en juillet, menaçant le redémarrage du projet gazier de 20 milliards de dollars prévu pour août 2025.

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Le nord du Mozambique connaît une escalade sans précédent des violences jihadistes, avec sept attaques revendiquées par le groupe affilié à l’État islamique fin juillet dans le sud de la province du Cabo Delgado. Ces raids ont provoqué le déplacement de près de 59 000 personnes autour de la localité de Chiure, selon les données recueillies par Médecins sans frontières (MSF) et confirmées par l’Organisation des Nations unies (ONU). Cette vague de déplacements, la plus importante depuis février 2024, intervient à un moment critique alors que TotalEnergies prépare la reprise de son mégaprojet de gaz naturel liquéfié (GNL), suspendu depuis l’attaque meurtrière de Palma en mars 2021.

Une stratégie insurgée calculée pour déstabiliser la région

Les groupes armés ont modifié leur approche tactique en ciblant des zones moins protégées du sud de la province. Les insurgés ont quitté leurs bases traditionnelles près de Macomia pour exploiter la faible présence sécuritaire autour de Chiure, où ils sont restés pendant dix jours sans rencontrer de forces étatiques selon Peter Bofin, analyste senior pour l’Armed Conflict Location & Event Data Project (ACLED). Cette offensive ne signifie pas un abandon de leurs positions au nord mais représente une tentative délibérée d’étirer les forces mozambicaines et rwandaises sur plusieurs fronts. L’État islamique a intensifié sa campagne de propagande avec une couverture complète du Mozambique dans son magazine hebdomadaire Al-Naba, démontrant une coordination entre les actions militaires et médiatiques.

Les forces de sécurité mozambicaines, appuyées par environ 2 500 soldats rwandais déployés depuis juillet 2021, restent concentrées dans les districts septentrionaux pour protéger les installations gazières. Le Rwanda reçoit un financement de l’Union européenne de 20 millions d’euros, avec des discussions en cours pour doubler cette somme à 40 millions d’euros malgré les controverses liées à l’implication rwandaise dans le conflit en République démocratique du Congo. Le coût mensuel de cette mission militaire dépasse les 10 millions de dollars américains, créant une pression financière considérable sur le gouvernement mozambicain qui a temporairement suspendu ses paiements de 2 millions de dollars mensuels en août 2024.

Impact économique majeur sur le secteur gazier africain

Le projet Mozambique LNG de TotalEnergies, d’une valeur de 20 milliards de dollars, devait initialement entrer en production en 2024 mais pourrait maintenant être retardé jusqu’en 2030 selon les analystes de Rystad Energy. L’infrastructure prévoit deux unités de liquéfaction d’une capacité combinée de 13,12 millions de tonnes par an, extensible à 43 millions de tonnes, ce qui positionnerait le Mozambique comme le deuxième producteur mondial de GNL. TotalEnergies détient une participation opérationnelle de 26,5% dans le projet, aux côtés de Mitsui & Co (20%), de la société nationale Empresa Nacional de Hidrocarbonetos (ENH) avec 15%, et de plusieurs partenaires indiens et thaïlandais.

Le financement du projet reste complexe avec un prêt de 5 milliards de dollars de l’Export-Import Bank des États-Unis réapprouvé en mars 2025, complétant les 14,9 milliards de dollars de financement senior déjà sécurisés. Patrick Pouyanné, directeur général de TotalEnergies, a confirmé en mai 2025 lors de la Conférence mondiale du gaz à Pékin que le groupe vise une reprise des travaux entre juin et août 2025. Les coûts de construction ont significativement augmenté en raison de l’inflation globale et des retards accumulés, remettant en question la rentabilité initiale du projet dans un contexte de concurrence accrue du Qatar et des États-Unis sur le marché du GNL.

Crise humanitaire et instabilité politique persistante

La situation humanitaire au Cabo Delgado reste catastrophique avec 1,3 million de personnes déplacées depuis le début du conflit en 2017, dont 710 000 toujours en déplacement interne. Le plan de réponse humanitaire 2025 nécessite 485 millions de dollars mais n’est financé qu’à hauteur de 14 à 32%, limitant les distributions alimentaires à une fois tous les deux mois et couvrant seulement 39% des besoins caloriques des bénéficiaires. L’insécurité alimentaire touche 4,9 millions de personnes avec 879 000 en situation critique ou d’urgence selon la classification IPC (Integrated Food Security Phase Classification).

L’instabilité politique s’est aggravée suite aux élections contestées d’octobre 2024 où Daniel Chapo du Front de libération du Mozambique (FRELIMO) a été déclaré vainqueur avec 65-71% des voix contre 24% pour Venâncio Mondlane. Les manifestations post-électorales ont causé plus de 300 morts selon les organisations de défense des droits humains, avec des condamnations internationales de l’Union européenne, des États-Unis et du Commonwealth concernant les irrégularités électorales. Cette violence politique a provoqué un nouveau retard du projet TotalEnergies en janvier 2025, initialement prévu pour redémarrer fin 2024.

Les données de l’ACLED indiquent une augmentation de 400% des attaques entre 2023 et 2024, avec plus de 6 100 personnes tuées depuis le début de l’insurrection. Les groupes armés ont adopté l’utilisation d’engins explosifs improvisés (IED) et maintiennent environ 300 à 400 combattants actifs, une réduction significative par rapport aux 2 500-3 000 estimés en 2021. La complexité de la situation sécuritaire, combinée aux défis politiques et humanitaires, pose des questions fondamentales sur la viabilité à long terme des investissements gaziers dans la région et la capacité du Mozambique à capitaliser sur ses ressources naturelles pour stimuler le développement économique national.

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