Vendredi dernier, la ville de Macomia, Nord du Mozambique, a été le théâtre d’une violente confrontation entre l’armée mozambicaine et des jihadistes. Selon le président Filipe Nyusi, cette attaque est la plus significative de l’année dans la région de Cabo Delgado. Une région cruciale pour l’économie nationale en raison de ses vastes gisements de gaz.
La réponse militaire
L’armée mozambicaine a réagi avec vigueur à l’assaut initial, repoussant les jihadistes après 45 minutes de combat intense. Cependant, les assaillants se sont rapidement réorganisés et ont lancé une nouvelle offensive, témoignant de la détermination croissante des forces insurgées.
Impact sur les projets gaziers
Cette instabilité survient à un moment critique pour le Mozambique. En effet, le pays aspire à développer ses ressources en gaz naturel liquéfié grâce à un projet de 20 milliards de dollars dirigé par TotalEnergies. Ces projets pourraient positionner le Mozambique parmi les dix plus grands exportateurs de gaz mondial, transformant radicalement son économie.
Sécurité régionale et implications internationales
Depuis 2017, l’insurrection liée à l’État islamique paralyse le développement régional, avec un bilan lourd de 5.000 morts et des milliers de déplacés. Les efforts internationaux, incluant des troupes du Rwanda et de la SADC (Communauté de développement d’Afrique australe) déployées depuis 2021, avaient temporairement stabilisé la situation. Toutefois, 2024 marque un regain de violence qui pourrait compromettre la sécurité et les investissements étrangers dans la région.
La recrudescence des violences à Macomia met en lumière les défis sécuritaires persistants au Mozambique. Par ailleurs, cela remet également en question la viabilité des investissements gaziers stratégiques. L’issue de ces conflits aura des répercussions significatives tant pour l’économie locale que pour les marchés énergétiques internationaux.