Le gouvernement moldave a annoncé qu’il autorisera le transit du gaz vers la région séparatiste de Transnistrie, sous réserve du respect de plusieurs conditions imposées par Chisinau. Cette décision intervient alors que la Transnistrie rejette une aide financière européenne destinée à sécuriser son approvisionnement énergétique.
Conditions imposées par Chisinau
Le Premier ministre moldave, Dorin Recean, a précisé que le transit du gaz via la Hongrie sera maintenu uniquement si Tiraspol répond à plusieurs exigences. Parmi celles-ci figurent la libération de prisonniers politiques, la résolution des conflits liés au lycée de Rybnitsa et le maintien de la diffusion de la télévision publique moldave dans la région.
En outre, la Moldavie demande la suppression des postes de contrôle installés par les autorités transnistriennes en 2022. Sur les 33 mis en place, 11 restent encore actifs, ce qui constitue un point de tension entre Chisinau et Tiraspol.
Un approvisionnement sous incertitude
Dorin Recean a souligné que cette mesure ne représente pas un accord entre la Moldavie et la Russie, mais une autorisation gouvernementale visant à éviter que les habitants de la région ne se retrouvent sans chauffage. Toutefois, il a mis en garde contre la persistance d’un climat d’incertitude concernant l’avenir des approvisionnements en gaz pour la Transnistrie.
Malgré la levée de l’obstacle au transit, la région séparatiste continue d’évoluer dans un contexte de vulnérabilité énergétique. La dépendance aux approvisionnements extérieurs et l’absence d’accords à long terme posent la question de la stabilité énergétique de la région.
Le refus d’une aide européenne
Alors que la Transnistrie fait face à des difficultés énergétiques croissantes, les autorités de Tiraspol ont récemment rejeté une subvention de 60 millions d’euros proposée par l’Union européenne. Cette aide, intégrée à une stratégie plus large de soutien à l’intégration énergétique de la Moldavie, visait à atténuer la pression sur la région.
Ce fonds faisait partie d’un programme plus vaste de 250 millions d’euros prévu pour 2025, incluant un financement direct de 100 millions d’euros par l’UE dès le mois d’avril. Selon le gouvernement moldave, cette proposition aurait pu réduire la dépendance énergétique de la Transnistrie et limiter les risques de pressions extérieures.
Une situation énergétique sous tension
Le rejet de cette aide place la Transnistrie dans une situation délicate, avec une gestion énergétique incertaine. En refusant les fonds européens, les autorités transnistriennes semblent privilégier des alternatives qui pourraient maintenir leur marge de manœuvre politique, au détriment d’une stabilisation du secteur énergétique.
Pendant ce temps, la Moldavie poursuit sa stratégie d’intégration énergétique avec l’Union européenne, misant sur un cadre plus large pour sécuriser son approvisionnement et réduire sa dépendance aux acteurs extérieurs.