La crise énergétique en Transdniestrie prend une nouvelle tournure alors que les tensions entre Chisinau et les autorités séparatistes s’intensifient. L’Union européenne a annoncé une aide d’urgence de 30 millions d’euros afin de fournir du gaz et d’assurer l’accès à l’électricité et au chauffage pour les habitants de ce territoire. Toutefois, les discussions entre les différentes parties prenantes n’ont pas abouti à un consensus sur la répartition des ressources.
Un blocage sur l’attribution des fonds
Lors d’une réunion entre des représentants moldaves, européens et transnistriens, Vadim Krasnosselski, dirigeant de la Transdniestrie, a exprimé son mécontentement face à la position de Chisinau. Selon lui, la Moldavie remet en question l’affectation directe du gaz aux infrastructures énergétiques transnistriennes. Il affirme que les séparatistes se sont plutôt vus proposer une livraison d’électricité via des sources non précisées, une alternative jugée insuffisante pour répondre aux besoins immédiats de la population.
Une urgence énergétique croissante
Depuis l’arrêt des livraisons de gaz russe le 1er janvier, la Transdniestrie subit de fortes perturbations. Les coupures de chauffage, d’eau chaude et d’électricité affectent plusieurs centaines de milliers de résidents. Krasnosselski a souligné l’urgence de la situation, affirmant que les réserves de gaz disponibles ne suffisaient plus qu’à alimenter certaines infrastructures essentielles et des logements pendant quelques jours seulement.
Un contexte géopolitique tendu
Le conflit énergétique s’inscrit dans une dynamique plus large de tensions entre la Moldavie et la Transdniestrie. Depuis la fin de l’Union soviétique, cette région, soutenue par Moscou, échappe au contrôle de Chisinau. Pendant des décennies, la Transdniestrie bénéficiait de livraisons gratuites de gaz via le géant russe Gazprom, une situation qui a changé avec la fin du contrat de transit entre Moscou et Kiev. Le refus de Gazprom d’acheminer du gaz par d’autres routes, en raison d’un litige financier avec la Moldavie, a accentué la crise.
Des incertitudes sur la mise en œuvre de l’aide
Face à ces obstacles, la mise en place de l’aide européenne reste floue. Les autorités transnistriennes appellent Bruxelles à garantir une application concrète et rapide du programme. Elles insistent sur la nécessité d’une distribution directe des ressources pour pallier les besoins énergétiques urgents. De son côté, la Moldavie demeure prudente, veillant à encadrer cette assistance tout en préservant son propre approvisionnement énergétique.
Alors que l’hiver se poursuit, la situation en Transdniestrie demeure critique, et la gestion de l’aide européenne pourrait avoir des répercussions sur les relations entre Chisinau, Bruxelles et Moscou.