Dans une démarche collective sans précédent, un groupe de 124 organisations non gouvernementales a adressé une lettre ouverte à un ensemble d’acteurs financiers majeurs, incluant des institutions européennes, japonaises et sud-africaines. Leur objectif est de pousser ces institutions à abandonner leur soutien au colossal projet gazier de TotalEnergies, situé dans le nord du Mozambique.
Impacts Humains et Environnementaux du Projet Mozambique LNG
Cette démarche intervient dans un contexte où la responsabilité environnementale et sociale des entreprises attire de plus en plus l’attention. Les ONG, parmi lesquelles se trouvent des acteurs influents comme la Ligue des droits de l’Homme, Oil Change International et Greenpeace France, mettent en lumière leur préoccupation quant aux conséquences désastreuses du projet, tant sur les droits humains que sur la crise climatique.
Réponse des Banques et Responsabilité Financière
En 2020, ces 28 institutions financières se sont engagées à fournir une somme conséquente de 14,9 milliards de dollars au projet. Selon les ONG, cette implication financière les rend directement responsables des impacts néfastes du projet. Elles soulignent les risques sécuritaires et humanitaires significatifs, exacerbés par la complexité des opérations dans une région conflictuelle.
Conséquences Environnementales du Projet Gazier
Le groupe pétrolier, alors connu sous le nom de Total, avait suspendu ses opérations suite à une attaque du groupe Etat islamique en mars 2021. Cette attaque a eu des conséquences tragiques sur la population locale et les sous-traitants de TotalEnergies, bien que le bilan exact des victimes demeure incertain.
Attente d’une Réponse Avant Fin Novembre
Patrick Pouyanné, PDG de TotalEnergies, a annoncé en septembre 2023 l’intention de relancer le projet avant la fin de l’année. Cependant, les ONG soulignent que, malgré une amélioration de la sécurité, la région reste instable et dangereuse pour les civils. Elles critiquent fermement la reprise du projet Mozambique LNG, le qualifiant d’imprudent et irresponsable, en raison de son impact négatif sur les écosystèmes locaux et le climat mondial.
Cette initiative des ONG marque un tournant crucial dans la lutte contre les projets énergétiques néfastes pour l’environnement et les droits humains. Elle souligne l’importance de la responsabilité sociale des entreprises et des institutions financières dans la gestion de leurs investissements. La réponse des banques, attendue avant fin novembre, pourrait redéfinir les normes de financement des projets à fort impact environnemental.