Le mix énergétique français voit sa part de la production d’électricité à partir de l’énergie éolienne augmenter fortement. Elle devient même la troisième source d’alimentation française. Le nucléaire, le thermique et la bioénergie voient, eux, leur part se réduire. Ces changements sont dus en grande partie à la crise sanitaire engendrée par la Covid-19. De fait, la consommation a baissé de 3,5 % et la production globale de 7%. Malgré tout, la France reste le plus grand exportateur des pays européens avec un tarif avantageux.
Mix énergétique français : moins de consommation et une meilleure production
La consommation de la grande industrie freinée par la Covid-19
La consommation du mix-énergétique français portée à 460 TWh en 2020 est en baisse de 3,5% par rapport à 2019 selon RTE. En comparaison avec la crise de 2008, la diminution de la consommation totale d’électricité actuelle est nettement plus importante.
Cependant, on note une différence de comportement entre les particuliers et la grande industrie. Selon le rapport publié ce mercredi 3 mars par RTE, la consommation des foyers a été particulièrement stable. Mais à cause des confinements successifs et de la crise de la Covid-19, la grande industrie a vu son activité baisser et sa consommation réduite de 10 %.
Certains secteurs comme la construction automobile, la sidérurgie ou les transports ferroviaires connaissant même une baisse allant jusqu’à 20 à 25 % en 2020.
– 7% de production électrique et – 11,6% pour le nucléaire
De fait, on constate une baisse de la production d’électricité de 7% par rapport à 2019. Pour cause : une moindre sollicitation des capacités de production et un allongement des durées de maintenance des réacteurs nucléaires. Ce qui a conduit à reprogrammer les arrêts dans l’optique de maximiser la disponibilité du parc à l’hiver.
De plus, la centrale historique de Fessenheim a fermé ses portes le 29 juin. Le rapport révèle donc une chute totale de 11,6% de la production nucléaire en 2020.
En ce qui concerne les centrales thermiques, elles ont fait l’objet d’une faible sollicitation. La production à partir de charbon a connu une baisse de 12,7 % par rapport à 2019. Elle est ainsi au plus bas depuis 1950.
+ 17 % de production éolienne, + 8 % pour l’hydraulique et + 2,3 % pour le solaire
À l’inverse, la production des énergies renouvelables a connu un rebond conséquent. Effectivement, les secteurs de l’éolien, de l’hydraulique et de l’énergie solaire ont respectivement augmenté leur production de 17%, 8% et 2,3 %.
Avec 39,7 TWh, la production du secteur éolien dépasse celle des centrales à gaz. Cela représente 7,9 % de la production française. L’éolien devient ainsi la troisième source de production d’électricité du pays. Et pour maintenir un niveau important de production à base d’énergie renouvelable, l’IEA et RTE publiaient en janvier un rapport sur les enjeux français. D’autant que globalement, les français ont une bonne image de la ressource en énergie éolienne.
La France, 1er exportateur d’Europe
Un recul de 13 TWh
La France reste le pays le plus exportateur d’électricité en Europe. Son solde positif d’échanges s’établit tout de même à 43,2 TWh. Néanmoins, il est en recul d’environ 13 TWh par rapport à 2019
Avec ce recul, on constate que les volumes commerciaux d’export ont diminué nettement avec 77,8 TWh (- 7 %). Tandis que les volumes d’import ont, eux, progressé pour atteindre 34,6 TWh (+ 22 %).
32,2 €/MWh sur le marché journalier
Les prix constatés sur le marché journalier ont été en baisse dans toute l’Europe en 2020. En France, le prix s’établit à 32,2 €/MWh en moyenne sur l’année contre 39,45 €/MWh en 2019. Il est ainsi au plus bas depuis 2004.
La baisse des prix européens s’explique notamment par une réduction importante de la demande électrique due à la pandémie de Covid-19. Également, la chute des prix des combustibles, en particulier du gaz naturel, tire les prix à la baisse.
Mais cela est également dû aux températures supérieures aux normales de saison. En effet, 2020 est l’une des trois années les plus chaudes jamais enregistrées avec, en moyenne, 1,2°C de plus.
Et selon les prévisions annuelles du Met Office concernant la température mondiale pour 2021, cette année figurera également dans la série des années les plus chaudes. Cette tendance et l’augmentation de la part des énergies renouvelables dans le mix énergétique risquent donc de continuer d’influer sur les prix européens.