Les frontières entre le Niger et le Bénin restent fermées en raison des sanctions imposées par la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) après le coup d’État survenu le 26 juillet. Cependant, grâce à cet oléoduc, le Niger pourra enfin exporter son pétrole sur les marchés internationaux via le port de Sèmè au Bénin.
Impact économique et perspectives
Lors de la cérémonie de mise en service, le premier ministre Lamine Zeine a souligné que les revenus issus de l’exploitation de cette ressource naturelle seront exclusivement dédiés à la souveraineté et au développement du pays, en veillant à un partage équitable entre les populations.
Plusieurs personnalités importantes de la région étaient présentes, dont Bintou Camara, ministre de l’Énergie du Mali, et Simon Pierre Bossi, ministre de l’Énergie du Burkina Faso. Ces deux pays voisins, également dirigés par des militaires, ont maintenu leurs frontières ouvertes en signe de solidarité envers le Niger.
Production pétrolière et réserves du Niger
Le projet de construction de l’oléoduc, lancé en 2019, devait initialement se terminer en 2022, mais la pandémie de Covid-19 a entraîné des retards, selon la West African Oil Pipeline Company (Wapco), maître d’ouvrage. Au total, six milliards de dollars ont été investis, dont 4 milliards pour le développement des champs pétroliers dans l’Agadem et 2,3 milliards pour la construction de l’oléoduc, selon le gouvernement nigérien.
Les défis futurs pour l’économie nigérienne
Ces investissements ont considérablement augmenté la production pétrolière du Niger, qui est désormais de 110 000 barils par jour, dont 90 000 sont destinés à l’exportation. La China National Petroleum Corporation (CNPC) est responsable de l’extraction du pétrole. Les réserves du Niger sont officiellement estimées à environ deux milliards de barils, et les projections indiquent une production de 200 000 barils par jour en 2026.
En 2022, les autorités nigériennes ont estimé que les exportations de pétrole devraient contribuer de manière significative à l’économie du pays, représentant un quart du PIB et environ 50% des recettes fiscales. Cependant, la Banque mondiale craint que la croissance économique prévue de 6% en 2023 puisse être réduite à 2,3% si les sanctions internationales se maintiennent jusqu’à la fin de l’année.
La mise en service de l’oléoduc géant entre le Niger et le Bénin marque un tournant majeur pour l’économie nigérienne. Les espoirs sont grands quant à la contribution du pétrole à la croissance et au développement du pays, mais les sanctions internationales restent une source d’incertitude. L’avenir de cette nation d’Afrique de l’Ouest repose désormais en partie sur cette nouvelle voie d’exportation de ses ressources pétrolières.