L’Union européenne (UE) espère trouver « aussi rapidement que possible » un accord avec les Etats-Unis concernant les matériaux critiques, nécessaires à la transition énergétique, a déclaré jeudi à Washington Valdis Dombrovskis, le commissaire européen au Commerce, assurant que les deux rives de l’Atlantique travaillaient en ce sens.
A l’issue d’un entretien avec l’ambassadrice américaine en charge du Commerce, Katherine Tai, M. Dombrovskis a rappelé la nécessité de parvenir rapidement à un accord afin de « régler les éléments discriminatoires » présents, selon l’UE, dans le grand plan climat (IRA) du président Biden, voté l’été dernier.
« Les Etats-Unis ont d’ores et déjà signé un accord de ce type avec le Japon, cela prouve qu’il est possible de trouver un terrain d’entente », a insisté le commissaire européen. Le Japon et les Etats-Unis ont en effet signé fin mars un accord concernant les « chaînes d’approvisionnement pour les matériaux critiques et les batteries pour véhicules électriques » qui a permis aux véhicules japonais d’être intégrés dans la liste de ceux concernés par la subvention de 7.500 dollars accordée pour l’achat d’un véhicule électrique neuf, une des mesures emblématiques de l’IRA.
Ces conditions d’attribution, qui doivent être confirmées fin avril, permettent d’ouvrir l’accès à ces subventions à des pays liés à un accord de libre-échange avec les Etats-Unis, « un terme qui inclut les accords récemment négociés relatifs aux matériaux critiques », avait alors précisé le département du Trésor. C’est précisément la raison pour laquelle l’UE espère parvenir rapidement à un accord de ce type.
Le bloc européen a exprimé à de nombreuses reprises ses inquiétudes concernant les subventions prévues par l’IRA dans ce secteur mais également celui des éoliennes et panneaux solaires, craignant qu’elles amènent des entreprises à privilégier des investissements aux Etats-Unis plutôt qu’en Europe. Le Canada, pourtant lié aux Etats-Unis par le traité de libre-échange AEUMC, qui intègre également le Mexique, a exprimé mercredi, par la voix de sa ministre des Finances Chrystia Freeland, une certaine « anxiété » concernant l’IRA et ce que le plan implique pour les pays économiquement proches des Etats-Unis.
S’exprimant à l’occasion des réunions de printemps du FMI à Washington, Mme Freeland a reconnu l’intérêt de l’IRA pour accélérer la transition de l’économie américaine mais s’est inquiétée du risque de « course aux subventions ». « Le risque est que cela nous entraîne vers le fond » en poussant les différents pays à accorder toujours plus d’abattements fiscaux. Interrogée jeudi sur le sujet, Mme Tai a au contraire assuré que l’IRA renforcerait les partenaires commerciaux tels que le Canada, « essentiels dans nos efforts ».