EDF a annoncé avoir détecté deux défauts mineurs sur des tuyauteries du circuit de refroidissement de son réacteur numéro 2 de Civaux. Ces défauts concernent précisément une corrosion sous contrainte (CSC) et une fatigue thermique, tous deux observés sur des soudures du système principal de refroidissement. Le groupe énergétique a rapidement assuré que ces découvertes ne présentaient aucun risque immédiat pour la sûreté des installations ou pour les objectifs de production du parc nucléaire. Selon les estimations d’EDF, le redémarrage du réacteur n’accusera qu’un léger retard, estimé à environ deux semaines.
Nature des anomalies détectées
La corrosion sous contrainte avait déjà été identifiée en 2021, provoquant une série d’arrêts prolongés sur plusieurs réacteurs nucléaires du parc français l’année suivante. Cette corrosion se manifeste par des micro-fissures provoquées par la combinaison d’un matériau en acier inoxydable soumis à une tension mécanique et à un environnement chimique particulier. La fatigue thermique, quant à elle, est un phénomène habituel dans le secteur nucléaire, lié aux fluctuations répétées de température au sein des circuits de refroidissement. EDF précise que la taille des fissures observées reste très modeste, de l’ordre d’un à deux millimètres, sur une épaisseur de tuyauterie largement supérieure.
EDF a mis en place, dès 2022, un plan de contrôle systématique portant sur plusieurs centaines de soudures considérées comme sensibles. Depuis le début de l’année 2025, environ 200 contrôles ont déjà été effectués sur les cinq réacteurs jugés les plus exposés à ces risques, et seules ces deux anomalies à Civaux ont été détectées jusqu’ici. L’une des soudures affectées avait déjà été remplacée préventivement en 2022, ce qui incite EDF à prolonger ses investigations pour comprendre précisément la réapparition de la corrosion sous contrainte.
Impact opérationnel et industriel
Le groupe souligne que les réparations nécessaires sur les éléments concernés sont déjà engagées et n’entraîneront qu’un décalage mineur dans le calendrier prévu de reprise d’activité du réacteur. Le redémarrage de Civaux 2 est désormais fixé au 30 juillet, contre une prévision initiale autour de mi-juillet. EDF insiste sur le fait que ces ajustements n’affecteront pas les objectifs annuels de production nucléaire, ni les programmes industriels tels que la production de tritium, essentielle pour le programme de dissuasion nucléaire français.
Ces incidents s’inscrivent dans un contexte où EDF renforce ses protocoles d’inspection et de maintenance sur l’ensemble de ses installations, dans le cadre d’une stratégie globale d’industrialisation des réparations initiée il y a trois ans. Pour l’année prochaine, trois réacteurs supplémentaires seront intégrés au programme approfondi d’inspection. Ce dispositif vise à identifier précocement tout signe potentiel d’usure ou de corrosion, permettant ainsi une gestion proactive des risques industriels.