Le groupe suisse Meyer Burger a annoncé ne plus voir « aucune chance réaliste » de préserver ses activités, après des mois de négociations infructueuses avec des partenaires potentiels. L’entreprise, active dans la fabrication de modules solaires, subit depuis plusieurs trimestres une pression intense liée à l’importation de panneaux à bas prix en provenance de Chine et à la volatilité réglementaire sur ses marchés clés.
Un recul industriel accéléré en Europe et aux États-Unis
En Allemagne, Meyer Burger a déclenché des procédures d’insolvabilité pour deux de ses sites industriels : l’usine de cellules solaires de Thalheim en août, suivie de celle de Hohenstein-Ernstthal en septembre. Aux États-Unis, le groupe avait déjà entamé en juin les démarches pour une protection sous le chapitre 11 de la loi américaine sur les faillites. Ces décisions suivent un plan de retrait progressif, entériné par une série de licenciements ayant touché environ 600 personnes en Allemagne et 300 autres aux États-Unis dès le mois de mai.
Des espoirs déçus après une expansion rapide
Initialement centrée sur la fabrication d’équipements pour le découpage de plaquettes de silicium destinées à l’industrie des semi-conducteurs, Meyer Burger s’était redirigée vers le secteur solaire, en devenant elle-même productrice de modules. Deux usines avaient été ouvertes en Allemagne en 2021, dans une tentative de repositionnement stratégique. Toutefois, la montée en puissance de la production chinoise à faible coût a rapidement érodé les marges du groupe sur le marché européen.
Une tentative américaine avortée
Espérant compenser ses pertes européennes, l’entreprise avait misé sur une expansion aux États-Unis, où le programme d’investissements fédéraux dans les énergies renouvelables semblait offrir une rentabilité accrue. Mais en novembre, elle perdait son principal client américain, provoquant une chute significative de sa capitalisation boursière. La stratégie américaine, pourtant soutenue par les subventions du plan Inflation Reduction Act, n’a pas suffi à inverser la trajectoire.
Liquidation progressive et retrait de la cote
En Suisse, le groupe bénéficie encore d’un sursis concordataire provisoire lui évitant une faillite immédiate. Néanmoins, les 45 employés restants ont reçu leur préavis, confirmant le processus de liquidation en cours. La semaine dernière, l’opérateur de la Bourse suisse a annoncé le retrait du titre Meyer Burger de la cote, scellant la fin de l’entreprise comme acteur coté.