Le projet Rovuma LNG marque un tournant pour le secteur gazier mozambicain. Situé dans le champ Offshore Area 4, ce développement implique la liquéfaction et l’exportation de gaz naturel provenant des gisements découverts au large de la péninsule d’Afungi. Le Mozambique se positionne comme un acteur majeur dans le domaine du gaz naturel liquéfié (GNL) en Afrique, bénéficiant de la collaboration de grandes entreprises internationales pour mener à bien ce projet.
McDermott, en consortium avec Saipem et China Petroleum Engineering and Construction Corporation, a été choisi pour assurer l’ingénierie de conception (FEED) de la phase 1. Le contrat inclut la conception modulaire d’une installation de production de GNL, les unités de prétraitement du gaz, ainsi que les utilités et systèmes de soutien associés. Ce projet, soutenu par ExxonMobil Development Africa B.V., Eni S.p.A., et CNODC Dutch Cooperatief U.A., devrait atteindre une capacité annuelle de production de 18 millions de tonnes.
Un enjeu stratégique pour les partenaires
La participation de multinationales comme ExxonMobil, Eni et CNODC dans Rovuma LNG reflète l’importance de ce projet pour le développement énergétique de la région. Ces sociétés visent à capitaliser sur le potentiel gazier du Mozambique pour diversifier leur portefeuille et accroître leur influence sur le marché mondial du GNL. L’ampleur de ce projet, ainsi que ses implications économiques, illustrent la volonté des partenaires de renforcer la capacité d’exportation du pays tout en minimisant les coûts opérationnels grâce à des installations modulaires.
L’expertise de McDermott dans la construction de sites de production de GNL lui permet de jouer un rôle central dans ce développement, mais les défis logistiques liés à la région demeurent. Le consortium devra naviguer dans un environnement complexe, marqué par des risques de sécurité, des contraintes infrastructurelles et la nécessité de maintenir un approvisionnement constant en matières premières.
Défis et perspectives pour le Mozambique
Le Mozambique espère que le projet Rovuma LNG stimulera l’économie locale en créant des emplois, en attirant des investissements étrangers et en générant des revenus supplémentaires pour le gouvernement. La montée en puissance de ce projet pourrait également renforcer le positionnement du pays sur la scène énergétique internationale, lui permettant de rivaliser avec d’autres producteurs de GNL comme le Qatar ou les États-Unis.
Toutefois, des défis subsistent. Les conflits armés dans le nord du pays menacent la stabilité de la région, impactant potentiellement la sécurité du projet. De plus, l’évolution des prix mondiaux du GNL et la demande fluctuante sur les principaux marchés d’exportation, notamment en Asie et en Europe, pourraient affecter la rentabilité à long terme. Les partenaires du consortium devront adapter leur stratégie pour répondre aux évolutions du marché et assurer la viabilité de l’installation sur le long terme.
Impact sur le marché du GNL en Afrique
Le développement de Rovuma LNG intervient alors que d’autres projets gaziers émergent en Afrique de l’Est. La région attire de plus en plus l’attention des investisseurs internationaux en raison de ses vastes réserves de gaz encore sous-exploitées. Le Mozambique, en particulier, cherche à se positionner en tant que hub régional pour la production et l’exportation de GNL.
La réussite de Rovuma LNG pourrait encourager d’autres investissements dans des infrastructures similaires, augmentant ainsi la concurrence avec d’autres pays producteurs de gaz. Les projets concurrents, tels que ceux en Tanzanie ou au Nigeria, sont également en phase de développement, et leur évolution influencera l’attractivité du Mozambique en tant que destination pour les capitaux étrangers.