La Mauritanie, dont les infrastructures pétrolières aval restent limitées, renforce ses ambitions de développement énergétique par une coopération avec la compagnie algérienne Sonatrach. Une réunion récente à Nouakchott entre les dirigeants de la Société Mauritanienne des Hydrocarbures (SMH) et Sonatrach a permis d’aborder la création d’une coentreprise spécialisée dans la distribution des produits pétroliers. Ce projet s’inscrit dans une stratégie plus large visant à réduire la dépendance du pays aux importations de carburants et à structurer un segment aval autonome. À ce jour, aucune information officielle n’a été publiée concernant les engagements financiers ou le calendrier précis de ce partenariat.
Accord de confidentialité signé
Les deux sociétés ont signé un accord de confidentialité destiné à encadrer l’échange d’informations techniques, notamment sur les opportunités d’exploration de gisements gaziers. Ce texte fait suite à un protocole d’accord préliminaire signé en janvier dernier, qui posait déjà les jalons d’une coopération élargie entre la Mauritanie et l’Algérie dans le secteur énergétique. L’objectif affiché par Nouakchott est clair : importer, stocker et distribuer efficacement des carburants sur le territoire national, dans un contexte où la totalité de la consommation est actuellement acheminée par voie maritime.
Infrastructure pétrolière en question
Selon des données récentes de l’African Energy Commission (AFREC) publiées en 2023, la Mauritanie souffre d’une capacité de stockage extrêmement réduite, concentrée essentiellement autour du port de Nouakchott. Cette situation complique le développement d’un réseau autonome et efficace de distribution de produits pétroliers. À l’heure actuelle, la SMH, mandatée légalement pour superviser l’ensemble de la chaîne pétrolière, n’opère ni raffinerie ni réseau de distribution national intégré.
Expertise reconnue de Sonatrach
Sonatrach, société pétrolière étatique algérienne, apporte au projet une expertise éprouvée dans les segments amont et aval du secteur pétrolier. L’entreprise est déjà présente en Libye et au Niger à travers sa filiale spécialisée SIPEX (Sonatrach International Petroleum Exploration and Production). Cette expérience continentale constitue un atout stratégique majeur dans les négociations en cours avec Nouakchott.
La concrétisation du partenariat entre SMH et Sonatrach demeure toutefois soumise à la finalisation d’un accord formel. Les deux parties doivent encore définir précisément le périmètre opérationnel, les modalités d’investissement, ainsi que les échéances du projet. À ce stade, aucune date officielle de mise en œuvre ou montant d’investissement n’a été communiqué, laissant ouvertes plusieurs questions opérationnelles et financières.