Le Maroc s’engage dans un projet majeur avec la construction d’une centrale à gaz de 990 mégawatts (MW), un investissement estimé à 420 millions d’euros. Cette initiative s’inscrit dans une logique d’indépendance énergétique tout en répondant à des besoins croissants en production électrique. L’Autorité marocaine du Marché des Capitaux (AMMC) a récemment révélé les détails financiers de cette opération, qui repose sur un montage associant plusieurs partenaires.
Une architecture financière solide
Le projet est porté par une contribution de 20 % de l’Office national de l’eau et de l’électricité (ONEE), tandis que 80 % des fonds sont levés par des prêts structurés et des instruments financiers innovants. Attijariwafa Bank et la Banque africaine de développement (BAD) figurent parmi les principaux prêteurs, complétés par deux fonds de titrisation : FT Nord Energy et FT Flexenergy. Cette structuration permet de diversifier les sources de financement et d’optimiser les coûts.
Un approvisionnement basé sur des infrastructures existantes
La centrale, alimentée principalement en gaz naturel importé via un gazoduc depuis l’Espagne, reflète une stratégie de continuité dans l’exploitation des infrastructures existantes. En cas de rupture d’approvisionnement, le diesel a été retenu comme alternative. Cette double alimentation vise à garantir la résilience énergétique dans un contexte régional marqué par des tensions géopolitiques.
Un positionnement stratégique dans la région
Depuis la fin de l’accord gazier avec l’Algérie en 2021, le Maroc a intensifié ses efforts pour diversifier ses approvisionnements. Ce projet s’inscrit dans une série d’initiatives visant à transformer le royaume en acteur régional incontournable. En parallèle, des investissements dans les énergies renouvelables continuent de progresser, sans toutefois répondre à l’ensemble des besoins du réseau électrique. Cette centrale s’impose donc comme une solution pragmatique pour stabiliser l’offre.