Sur le marché du pétrole, les prix sont en baisse par rapport aux sommets atteints fin octobre 2021. Mais la demande est instable à cause de la recrudescence de la pandémie de Covid-19 en Europe. En parallèle, le dollar se renforce, tandis que l’industrie fait toujours face à des perturbations de la chaine d’approvisionnement.
Le marché du pétrole réagit aux signaux sanitaires
Les marqueurs de la demande de pétrole dans la plupart des grandes économies européennes ont continué de baisser au cours de la semaine du 15 novembre note S&P Global Platts. Les gouvernements ont réagi en premier lieu à l’augmentation des cas de Covid-19 dans la plupart des pays.
En ce sens, l’Autriche vient de remettre en place un confinement à partir de ce lundi 22 novembre 2021. L’Allemagne vient d’introduire des mesures plus strictes pour les citoyens non vaccinés. Les Pays-Bas prennent des mesures de couvre-feu, tandis que les cas augmentent en France et en Belgique.
« Les marchés pétroliers sont une fois de plus confrontés à leur pire ennemi, le lockdown COVID-19 », ont déclaré les analystes de TD Securities dans une note. « La nouvelle de l’entrée en lockdown de l’Autriche a fait dégringoler les prix de l’énergie, alors que la résurgence de la mobilité et les attentes de la demande liée aux voyages prennent ce qui pourrait être un coup notable. »
Les marchés s’inquiètent donc d’un possible retour de mesures de restrictions des libertés drastiques dans l’ensemble des économies européennes. La demande de pétrole serait par conséquent sévèrement impactée.
Le dollar américain se reprend
En parallèle, le dollar reprend de la valeur face à l’euro. L’indice ICE du dollar américain, qui avait évolué à la baisse au cours des deux séances précédentes, a poussé au-dessus de 96 dans les échanges de l’après-midi et était en passe de réaliser sa plus haute clôture depuis le 16 juillet 2020.
« Au cours des deux dernières semaines, le marché de l’énergie est passé de l’idée qu’une aggravation du déficit du marché pétrolier et une crise énergétique mondiale pourraient déclencher des prix du pétrole à 100$, à la crainte qu’une rechute de la pandémie en Europe puisse déclencher un coup dur pour les perspectives de la demande de brut à court terme. », déclare Ed Moya, analyste principal de marché chez OANDA.
Le prix du pétrole redescend après son sommet fin octobre
Les prix du brut ont atteint un sommet le 26 octobre 2021. Le WTI sur le premier mois s’établissant à $84,65 par baril et le Brent à $86,40 par baril. Les cours sont dorénavant inférieurs d’environ 10% à ces sommets.
Ce changement d’orientation du marché s’est traduit par un net rétrécissement de la courbe des prix à terme. Le backwardation du prompt NYMEX WTI est tombé à $0,16 par baril, des niveaux qui n’ont plus été vus depuis la fin septembre 2021.
Les cracks des produits raffinés se sont également affaiblis ces dernières semaines. Les cracks de l’ICE New York Harbor RBOB et de l’huile de chauffage par rapport au Brent ont perdu plus de $1 par baril dans les échanges de l’après-midi et sont en passe de terminer à leur plus bas niveau depuis le 30 septembre 2021.
Les États-Unis plaident pour une augmentation de l’offre
En outre, la situation inquiétante en Europe risque de faire baisser la demande de pétrole sur le vieux continent. Pourtant, les États-Unis plaident toujours auprès des économies asiatiques pour qu’elles augmentent l’offre disponible. L’objectif étant de faire baisser les prix, et donc de faire baisser l’inflation. Pour l’heure, seul le Japon a répondu favorablement.
Cette stratégie fait suite à la non-augmentation des quotas de production de pétrole des membres de l’OPEP. Ceux-ci conservant leur politique visant à ne pas inonder les marchés. Et ce, justement pour prévenir les situations telles que celle qui commence à se faire ressentir en Europe. L’OPEP craint en effet qu’une recrudescence de Covid-19 ait pour conséquence de réduire la demande pétrolière.