Le marché du pétrole est en pleine expansion en Chine et les importations en provenance d’Iran ont atteint un nouveau sommet en mars. Dans une logique de croissance, ce sont 1 million de barils par jour de brut iranien qui pourraient arriver en Chine en avril. C’est près de la moitié du volume que l’Arabie Saoudite, premier exportateur mondial, a fourni à la Chine au cours des deux premiers mois de cette année.
Le marché du pétrole chinois continue de croitre
1 million de barils par jour en provenance d’Iran
La Chine a reçu un afflux important de pétrole iranien en mars. En effet, près d’un million de barils par jour de brut iranien sont arrivés ce mois-ci. C’est près de la moitié du volume que l’Arabie Saoudite, premier exportateur mondial, a fourni à la Chine au cours des deux premiers mois de cette année. Refinitiv Oil Research estime les arrivées de ce mois à 3,75 millions de tonnes (27 millions de barils). Dépassant ainsi le record précédent en janvier de 3,37 millions de tonnes.
« La tendance semble se poursuivre. Et ce, même si l’appétit d’achat diminue en raison des stocks élevés dans les ports », a déclaré Emma Li, analyste senior chez Refinitiv.
Selon une source commerciale familière aux activités navales iraniennes, les cargaisons à destination de la Chine s’élèveraient à 30 millions de barils pour mars. Tandis que la présidente de SVB Energy estime que les exportations de pétrole iranien ce mois-ci dépassaient 1 million de barils par jour.
Ces échanges sapent les efforts de maintien des prix de l’OPEP
Ces achats début mars 2021 représentent un élément de causalité incontestable de la baisse du prix mondial du pétrole Brent de 70 dollars le baril. De fait, la marge de manœuvre de l’OPEP est impactée. Sa capacité de production en devient également limitée.
« Le récent bond des exportations de brut iranien et la sortie de brut des stocks contribuent à la faiblesse du marché pétrolier. Ils sapent les efforts de l’OPEP + pour limiter l’offre et fixer les prix pour une troisième baisse hebdomadaire », ont déclaré les analystes de Rystad Energy.
L’Iran contourne l’embargo américain
Le régime de sanctions américains mis à mal par ces importations
Selon Reuters, la Chine avait discrètement accepté des quantités records de pétrole iranien au début de 2021. Et ce, malgré les sanctions américaines conçues pour pénaliser les acheteurs.
« L’Iran exporte de plus en plus de pétrole vers la Chine. Cela pose un défi au régime de sanctions américain », a déclaré Henry Rome, analyste chez Eurasia Group, avant d’ajouter que « Cependant, la structure des sanctions n’est en aucun cas au bord de l’effondrement. Effectivement, l’Iran n’est pas en mesure de rapatrier une grande partie de ces revenus. »
Nouvelle voie de commerce pour l’Iran
Selon Li de Refinitiv, environ 650.000 b / j de pétrole iranien ont été acheminés au cours des 19 premiers jours de mars. En comparaison, 490.000 barils avaient été déchargés par jour en février.
Les prix bas du brut iranien attirent en effet les acheteurs chinois.
« La règle ultime pour les acheteurs privés chinois est le coût et la marge. Ils trouvent difficile de résister aux barils iraniens proposés à des remises importantes », a déclaré un négociant basé à Pékin.
À défaut de commercer avec l’Occident, l’Iran ne cesse de se rapprocher de la Chine. Avec des prix attrayants qui pourraient bien maintenir la forte demande chinoise et la croissance de son marché du pétrole.