Le marché du GNL à long terme et celui au comptant évoluent de manière opposée. D’un côté, une offre abondante, de l’autre, des prix en augmentation. Wood Mackenzie estime que l’écart et la demande sera de 50 millions de tonnes par an d’ici 2030.
Le marché du GNL : Flambée des prix sur le marché comptant
Actuellement, il y a davantage de volumes de GNL disponibles à la vente via des contrats à long terme. Cela concerne les acheteurs débutants après 2025. À l’inverse, pour les acheteurs au comptant, avant 2025, les prix sont élevés, et les accords à court terme, coûteux.
C’est le constat que dresse le cabinet de conseil Wood Mackenzie. Le directeur du GNL mondial, Giles Farrer, annonce que les prix au comptant sont à leur plus haut niveau depuis plus de six ans. Il ajoute s’attendre à une constante augmentation des prix des contrats à court terme.
Un manque d’investissement
Si le marché du GNL est en manque d’acheteurs pour les contrats à long terme, c’est à cause d’un dérèglement récent. Ces dernières années, les projets existants n’ont pas forcément été liés à de contrats à long terme. Au même moment de nombreux contrats sont arrivés à leur terme.
De gros fournisseurs tels que Novatek, Total et Petronas, ont validé des projets sans avoir conclu de contrat pour l’ensemble de l’approvisionnement. Ainsi, les firmes manquent d’investissement pour les projets à court terme.
Des contrats intermédiaires pour faire baisser les prix
La solution : avoir recours à des contrats à mi-chemin entre le court et le long terme. En d’autres termes, ce sont de contrats de transition.
Ces derniers permettraient aux acheteurs d’obtenir des prix plus bas pendant les cinq prochaines années. Ce, en échange de la garantie de contrats à long terme ; une opportunité de satisfaire les deux parties.
Le marché du GNL : Demande en forte augmentation en Asie
Le continent asiatique est face à l’obligation d’une transition énergétique, en vue d’abandonner le charbon. De ce fait, la demande de GNL en Asie connaît une forte augmentation. Elle devrait même dépasser la croissance de l’offre mondiale de GNL.
Ainsi, cela attirera l’offre de l’Atlantique dans le Pacifique, et resserrera le marché ; en résulteront des prix toujours élevés. Pour l’instant, la plupart des acheteurs traditionnels sont hors du marché des nouveaux volumes à long terme. Ils se concentrent plutôt sur l’amélioration de la flexibilité de leur portefeuille d’approvisionnement en GNL.
Le Qatar s’impose sur le marché du GNL
Le Qatar a une offre de GNL provenant du projet North Field East et de la co-entreprise Golden Pass aux USA. De plus, ses contrats existants de 20 millions de tonnes par an arrivent à expiration. Résultat : 60 % de son portefeuille ne sera pas sous contrat d’ici la fin de la décennie.
Le Qatar s’impose sur le marché, et pour cause. Il propose du GNL fiable, en grosse quantité, à faible coût, et à faible émission de carbone. Une pression qui s’intensifie pour les concurrents.
Un déficit d’approvisionnement de 50 millions de tonnes
D’ici 2030, la demande de GNL devrait être supérieure de 50 millions de tonnes par an par rapport à l’offre. Un déficit d’approvisionnement conséquent, qui conforte l’idée d’un marché du GNL à long terme stimulé par les acheteurs. Pour l’heure, Wood Mackenzie espère que les projets en cours en Russie et au Qatar puissent combler l’écart.
Pour Giles Farrer, il est même possible qu’une nouvelle offre nord-américaine se développe au cours de la décennie. Quand bien même le GNL est une énergie plus propre, il se voit concurrencer par les énergies renouvelables. Leur développement s’accroit pour atteindre les objectifs de neutralité carbone en 2050.